Dimanche dernier, la blogueuse et mannequin Stephanie Yeboah, a posté sur son compte Twitter une capture d'écran du site marchand commercialisant et promouvant un sweat-shirt vert, sur lequel est écrit « coolest monkey in the jungle », porté par un petit garçon noir :

« Qui a eu l’idée à @hm d’avoir ce petit garçon noir portant un sweat-shirt disant “Le singe le plus cool de la jungle?” »

H&M sous un mauvais signe

Alors, certes, le 27 Janvier marquera la fin de l’année du singe du calendrier astrologique chinois et, très naïvement, l’image aurait pu en être une sorte de célébration… En tout cas c’est peut-être ce que pensent les nombreux "hommes blancs" qui, selon @NerdAboutTown, lui ont écrit qu’il ne s’agissait absolument pas là de racisme.

Ce à quoi la jeune femme a rétorqué que "pour quelqu'un qui a été traité de singe à de nombreuses reprises par des personnes blanches (à la fois en face et en ligne), c'est totalement inacceptable". Pire encore : la photo était mise en parallèle à une autre, présentant, elle, un petit garçon blanc affublé d’un sweat-shirt affirmant "Survival Expert"…

Enfin, lundi matin, vers 9h30, peu après le premier signalement, la photographie du petit garçon noir au pull vert a été retirée du site marchand : seule restait celle du vêtement non porté. La marque, elle, comme beaucoup d'autre avant elle, a dû faire son mea culpa : "nous présentons nos excuses à quiconque ait pu être offensé", écrit-elle.

Pour autant, l’affaire ne s’arrête pas là pour l’enseigne

Les avis et réactions sont partagés même au sein de la communauté noire, puisque la maman du petit garçon, Terry Mango, appelle à "ne pas crier au loup tout le temps". Cependant, outre les nombreux internautes qui se sont insurgés, certaines célébrités ont réagi. Le chanteur The Weeknd, qui était l’égérie d’H&M depuis 2016 a décidé de rompre le partenariat : "Je me suis réveillé ce matin choqué et embarrassé par cette photo.

Je suis profondément blessé et je ne travaillerai plus avec H&M".

LeBron James, le joueur de NBA qui portera les couleurs du drapeau panafricain à l’occasion du Martin Luther King Day, a quant à lui publié sur son compte Instagram un photomontage du petit garçon, une couronne sur la tête et sur le sweat-shirt, avec pour légende : « Je vois un Jeune Roi !!

Le maître du monde, une Force inarrêtable qui ne saurait être déniée. Nous, en tant qu’afro-américains, devrons toujours briser les barrières, prouver aux gens qu’ils ont tort et travailler encore plus fort pour prouver que nous méritons notre place. Mais devinez quoi : c’est ce qui nous plaît, car les bénéfices que nous en retirons au bout du chemin sont magnifiques !! »

#BuyBlack, une nouvelle forme de boycott ?

Le hashtag américain #buyblack est en plein essor suite à la polémique. Il invite les consommateurs se sentant insultés par les publicités des enseignes internationales à consommer des produits achetés dans des enseignes Afro-Américains listées et dont les noms sont ensuite diffusés.

En réalité, le mouvement « Buy Black » remonte à la fin du XIXe siècle, puisque W.E.B Du Bois et Booker T.

Washington, militants pour les droits civiques, s’entendaient sur l’importance de soutenir les commerces tenus par des Afro-américains. Mais ce sont surtout les campagnes de « Don't Buy Where You Can't Work » qui ont, lors de la Grande Dépression, engendré l’un des premiers mouvements d’action directe. Et cela à une époque où les armes de lutte contre les discriminations n’existaient pratiquement pas !