Le photographe hongrois, Nicolas Muller, à l'honneur au château de Tours.
Méconnu, Nicolas Muller, né en Hongrie en 1913 et décédé en Espagne en 2000, est une figure emblématique de la photographie hongroise. En association avec le Jeu de paume, la ville de Tours accueille en son château dans sa programmation, plus d'une centaine d'images et de documents issus des archives conservés par sa fille Anna Muller. Projet municipal rompant les barrières financières ou psychologiques, la ville de Tours considère aujourd'hui l'accès à la culture comme étant un vecteur de la vie sociale, vie sociale que nous retrouvons en parcourant les salles du rez-de-chaussée et du premier étage du château à travers l'exposition.
La culture pour tous, la culture partout.
Issu d'une famille juive, Nicolas Muller fuira la répression, comme bon nombre de ses concitoyens dont Robert Capa, la Hongrie ayant adopté la politique allemande. Dans cette mouvance, s'inscrit le travail artistique du photographe, relatant les faits d'une société à travers des clichés de portraits, de vie rurale (particulièrement la plaine hongroise en début de carrière 1920), le monde ouvrier et les classes sociales les plus démunies. À ce titre, les photographies de Nicolas Muller donnent à voir, de manière chronologique une certaine idée qu'est l'actualité d'une période allant de 1938 à 1980.
La photographie ou l'arme de la réalité.
Tout au long de sa carrière, Nicolas Muller sera un photographe engagé, que ce soit à Tanger ou ailleurs.
Reprenant sa vocation de photojournaliste après son installation à Madrid, il prendra une part active dans l'intelligentsia espagnole tout en shootant ses amis écrivains, philosophes, poètes, l'univers de la tauromachie ou celui de la musique avec le pianiste Ataulfo Argenta, fréquentant le célèbre Café Gijon ou ceux de la Revista d'Occidente.
Parcours professionnel marqué par l'exil, pour qui l'horizon était toujours provisoire, le photographe Nicolas Muller est à découvrir ou redécouvrir au château de Tours jusqu'au 31 mai 2015.