A partir de ce beau mois d'août 2017, je vous propose un voyage à travers l'hexagone. Un voyage pour vous raconter les paysages, la culture, les traditions, et l'architecture de ce vieux pays qu'est la France. Un périple à travers les mots pour que vous puissiez, où que vous vous vous trouviez dans le monde, voyager et d'une certaine manière nous rendre visite. Aujourd'hui, je vais vous présenter une particularité architecturale de ma ville natale qui est Lyon: les Traboules.

Lyon, une ville underground... (à sa façon !)

Lyon est la troisième ville française, derrière Paris et Marseille.

C'est une ville millénaire, ancienne capitale des Gaules, qui a conservé une architecture très riche et variée: théâtre gallo-romain, gare de Perrache des années 70, immeubles du XIX° s. C'est surtout une ville gourmande, dont les habitants sont gourmands et gourmandes grâce à une culture gastronomique reconnue mondialement, mais nous en reparlerons dans un prochain article. Je reviens à l'objet de mon article, puisque la singularité que je souhaite vous faire découvrir par cet écrit, ce sont les Traboules.

Tout d'abord, revenons à l'étymologie du mot: Amable Audin, archéologue et historien lyonnais, a affirmé que le mot Traboule venait de "trans-ambulare": "trans." (à travers) et "ambulare" (parcourir), donc passer à travers.

Puis, le verbe "trabouler": "tra" (trans) et de "bouler" (rouler). Ainsi, comme le dicton l'énonce: "une allée qui traboule, est une allée qui traverse." Pour René Dejean, professeur et auteur de l'ouvrage Traboules de Lyon, Histoires secrètes d'une ville, ed. Le Progrès, une Traboule "évoque un trajet raccourci et une idée de débrouillardise dans la connaissance des lieux".

Ces Traboules sont construites sur le modèle du patio romain (galerie et puits dans la cour), sont des couloirs étroits qui relient deux rues à travers un ou plusieurs bâtiments.

Les Traboules, passages secrets et lieux de résistance

Malgré des recherches, je ne pourrais pas dire exactement quand est-ce que ces Traboules ont vu le jour.

Cependant, elles existaient déjà au IV° siècle après JC, au moment de la chute de l'Empire romain. Lyon s'appelait alors Lugdunum. Ces chemins de traverse permettaient de rejoindre rapidement les bords de Saône pour gagner du temps et pour se protéger des intempéries.

Plus tard, elles vont servir aux canuts lors de leur révolte. En effet, en 1831, les canuts, qui sont des artisans et des commerçants travaillant dans la soie, dans le quartier de la Croix rousse, vont être à l'origine de révoltes sociales en pleine révolution industrielle. Ils vont se battre pour de meilleures conditions de vie et de travail aux cris de "Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant !" Conditions de vie, conditions de travail, éternel combat !

Les Traboules seront utiles aux canuts pour passer d'une rue à l'autre pour échapper au troupe du Roi venus réprimer la rébellion. Dans les années 1940, pendant la Seconde guerre mondiale, les résistants ont aussi largement utilisé ces passages secrets comme abris et comme chemins pour se rendre directement d'une rue à l'autre afin de semer la Gestapo.

Aujourd'hui, une quarantaine de Traboules peuvent être visitées gratuitement par les locaux, mais aussi par les touristes, entre les quartiers du Vieux Lyon, la Presqu'île et la Croix rousse. On dénombre environ 500 de ces passages obscurs et mystérieux dont un grand nombre sont fermés ou condamnés. Enfin, mes recherches sur ce sujet m'ont permis de découvrir que le quartier de la Croix rousse est construit sur un réseau de galeries souterraines datant de l'époque romaine, fermé au public depuis, plusieurs décennies.

Lyon est donc ma ville natale, Lyon est une ville mystérieuse, pleine de secrets, à l'histoire millénaire d'une grande richesse, au traditions ancrées, qui transforme tout Homme en "bon vivant" amoureux de la vie.