« L'histoire a commencé avec l'arrivée de Coluche dans ma loge :

- Salut, il nous faudrait une chanson pour les Restos du Cœur, un truc qui cartonne, toi tu sais faire.

- Quand ?

- La semaine prochaine.

Tout était déjà là : la force de Coluche, la force de l'idée, la séduction des deux, et l'impossible qui se fait.

Et tout est encore là. Intact. Sauf lui. »

Jean-Jacques Goldman

Après 30 ans aux commandes du spectacles des Enfoirés, Jean-Jacques Goldman a cédé sa place à ses jeunes (et moins jeunes) collègues. Les inconditionnels du grand show redoutaient un peu cette édition.

Pourtant, du 18 au 23 janvier, le zénith de Toulouse a hébergé plus de 10 000 personnes pour chacune des sept représentations. Même sans le parrain de cœur, le public semble conquis.

Show devant aux Restos : Enfoirés à la carte !

Comme chaque année, les premiers concerts de la semaine servent de répétitions générales. Pour avoir vu les représentations du jeudi et du dimanche, j'ai pu constater l'évolution entre les deux. D'une part, tous les artistes ne sont pas présents chaque jour. Le dimanche, une dizaine de personnalités se sont rajoutées au groupe. Les premiers soirs ravissent le public qui aime voir ses stars préférées galérer avec des chorégraphies plus qu'approximatives (palme d'or pour Jeff Panacloc, Gérard Jugnot et Patrick Bruel), des fous rires (césar pour Michael Youn et Patrick Fiori), des costumes inappropriés (pauvre Amir, pauvre Chabal), des moustaches qui se détachent...

Et le dimanche, les spectateurs peuvent apprécier quelques nouveautés et des tableaux parfaits (ou presque !). Durant cette semaine Enfoiresque, il y en a pour tous les goûts. Et pour ceux qui voient toujours plus loin, quoi de mieux que d'aller faire un tour dans l'espace depuis la ville rose ? Je n'en dirais pas davantage, gardons la surprise...

Le cerveau s'en va, mais l'esprit Enfoirés reste !

Si le grand patron Goldman a pris sa retraite, l'équipe d'artistes solidaires ne cesse d'évoluer dans une ambiance reconnaissable depuis 1986. Certes, on a passé plusieurs étapes, mais l'autodérision est toujours là. Les tubes qui font hurler le public s'enchaînent, les mises en scènes émeuvent parfois, on en prend plein la vue dans un show de 4 à 5h !

Eh oui... Car si le concert dure 3h à la TV, dans la salle, il vaut mieux prévoir de bonnes chaussures et un sandwich. Entre chaque changement de tableau, les artistes viennent interpréter d'autres chansons pour nous faire patienter. Patrick Bruel reprend la cultissime "Toulouse" de Nougaro, Amel Bent nous touche avec "La Bohème", Michael Jones nous accompagne sur un "Je te donne" que JJG a du entendre depuis Londres, Soprano interprète son "Clown", entre autre... Et, comme chaque année, c'est l’apothéose lorsque Jean-Louis Aubert nous emmène dans "Un Autre monde". Grandiose !

Pari d'Enfoirés tenu, Toulouse convaincue

Les artistes ne déçoivent pas et les nouveaux venus Amir et Kendji s'intègrent plutôt bien, malgré une présence beaucoup plus discrète de Kendji par rapport à celle du candidat de l'Eurovision.

Le spectacle tient ses promesses et les tiendra encore longtemps, grâce également à une équipe de techniciens et de bénévoles talentueux et sans limite ! Chaque année, les recettes du show sont équivalentes à 25% des revenus des Restos du Coeur. Le concert sera retransmis sur TF1 en mars, et d'ici là, la "Petite Chanson" inédite de cette édition est disponible en téléchargement légal, au profit de l'association de Coluche, sur les plateformes officielles.

En attendant la diffusion, bonne année bande d'Enfoirés !