Ce jeudi 23 février se déroulait la septième édition du Nikon Film Festival, avec pour thème « Je suis une rencontre ». Parmi les six lauréats, Je suis à l’endroit de Florence Fauquet et Emilie de Monsabert, pour le Prix de la Mise en Scène. Tourné à l’endroit en plan séquence et monté à l’envers, le film s’est distingué pour son originalité mais aussi pour sa qualité.

Décontractées, le regard vif, elles se sont livrées sur leurs parcours autour d’un café à Bastille. Florence Fauquet est à la fois actrice et réalisatrice. Elle est la tête d’affiche de Je suis à l’endroit.

« J’ai commencé la réalisation l’année dernière pour un court-métrage que j’avais écrit avec ma soeur. Je suis entrée aux Cours Florent directement après le Bac où j’ai fait 3 ans de parcours classique et deux de classe libre. Depuis, j’ai un agent artistique qui m’aide à trouver des castings dans le cinéma et la télévision. Je pratique toujours le théâtre en tant que comédienne et metteuse en scène avec ma compagnie, le collectif La Cantine. Nous nous sommes rencontrées il y a 4 ans avec Emilie dans le cadre de son long-métrage, Burn Baby Burn, adapté de la pièce de Carine Lacroix. Pour le Nikon, j’avais envie de travailler avec elle. Je lui ai proposé ce projet, qu’elle a tout de suite accepté. », raconte-t-elle, avec émotion.

Emilie de Monsabert, s’exprime à son tour. « J’ai démarré ma carrière en tant que journaliste-réalisatrice dans la télévision. Cela faisait longtemps que je voulais faire du Cinéma et réaliser, mais j’ai commencé par être comédienne, ce qui m’a bien préparé à la direction d’acteurs. Je suis entrée au Studio Pygmalion à Paris et j’ai joué la comédie pendant 2 ans.

Je suis ensuite partie faire une école de cinéma à Buenos Aires durant 4 ans pour faire de la réalisation et de la mise en scène. J’ai travaillé sur beaucoup de projets et ainsi pu toucher à tout. Mon premier film primé s’appelle Burn-out, tourné en 2012, qui traite d’un homme qui craque dans un milieu professionnel où réside une forte pression.

Il avait remporté le Prix des Lycéens. C’est durant ma dernière année que j’ai réalisé Burn Baby Burn. Florence m’a vraiment séduite en tant que comédienne. En rentrant en France, j’ai fait une formation de scénariste à La Fémis. J’ai trouvé son idée pour le Nikon très bonne. », explique-t-elle, entre deux regards complices avec sa co-réalisatrice et amie.

Je suis à l’endroit, du tournage au Nikon Film Festival

« C’est la première fois que nous avons été soutenues par une boîte de production, Vents contraires. Nous sommes vraiment ravies. Le film a été particulièrement difficile à tourner car il fallait que l’on pense ce à quoi il allait ressembler à l’envers. Dans les intentions de jeu, le plus dur, c’était de travailler les regards de Florence. Heureusement, elle a très vite compris comment elle devait s’y prendre. » - Emilie

« J’avais pour objectif de faire un film à l’envers, mais à la base, cela devait être une jeune fille qui se réveillait dans un appartement parisien. J’ai voulu ensuite pousser l’idée plus loin en me disant que cela pouvait être une maladie psychiatrique, puis nous en sommes arrivées à ce scénario. En plus du temps relativement court de tournage, nous étions également limitées par les verres. Lorsqu’il n’y avait plus qu’un verre à casser, il fallait absolument que l’on réussisse la scène, il y a eu une euphorie particulière et c'est cette dernière prise que nous avons gardé ! Je me souviens aussi avoir beaucoup ri car je parlais à l'envers. Nous avons fait beaucoup de faux départs aussi car l’équipe se bousculait parfois dans les couloirs étroits. Notre première scène était celle où je verse une larme dans le réfectoire. Il fallait donc que je me re-concentre à chaque fois ! » - Florence

Ce succès qu’elles décrivent comme étant inattendu les a fortement motivé pour la suite de leurs projets. Nous avons hâte de découvrir leur prochaine collaboration. Peut-être une version longue de Je suis à l’endroit ?