Cela fait presque 4 décennies que le groupe s’est formé, et Depeche Mode, les icônes britanniques d’un rock rempli de synthétiseurs, reviennent envahir les charts des deux côtés de l’Atlantique. Le groupe formé dans l’Essex a déjà sorti 13 albums, le temps de visiter plusieurs fois la planète et de recueillir une bonne poignée de critiques élogieuses. Mais Spirit, le dernier opus, marque un autre tournant dans leur carrière. Sa sortie en ce 17 mars chez Columbia Records permet à Dave Gahan, Martin Gore et Cie de balayer le paysage politique actuel d’une manière inhabituelle pour eux.

Le premier morceau proposé au public, Where’s the Revolution, qu’on entend de plus en plus depuis des semaines, remet en question la notion de gouvernement politique et affirme une peur de la répression publique (‘’Ils manipulent et menacent / avec la terreur comme une arme’’) pour ensuite poser de façon sarcastique une question lancinante: ‘’Où est la Révolution? / Allons, les gens, vous me laissez tomber." Une autre chanson, The Worst Crime, en arrive à la conclusion que ‘’Nous sommes tous accusés de trahison / Il n’y a plus personne à siffler.’’ L’un des passages de Fail comprend d’ailleurs une phrase sans équivoque : ‘’We’re f*****’’. C’est ce qui s’appelle coller à son époque.

Les temps ont changé, Depeche Mode aussi

Malgré des origines anglaises, le compositeur principal Martin Gore et le chanteur Dave Gahan habitent actuellement aux États-Unis: ‘’Je vis à New York depuis 20 ans, j'ai vécu en Amérique plus longtemps qu’enn Angleterre’’, déclare Gahan lors d’une interview. Celui-ci se confie souvent à la presse en ce moment pour la phase promo de Spirit, et il avoue que le groupe est non seulement fortement touché par le climat politique du pays, mais indirectement impliqué dans ce tourbillon.

Ils ont en effet défrayé la chronique en février dernier sans le vouloir, alors que Richard Spencer, un nationaliste blanc de premier plan, plaisantait et présentait Depeche Mode comme ‘’le groupe officiel de la droite dure’’… Ce qui est bien entendu considéré par Gahan comme un détournement extrême. De quoi devenir encore plus virulent, alors que ce 14ème album en appelle déjà à l’esprit de révolte. Même si les membres du band, eux, prétendent ne pas voir la Musique sous l’angle politique…