Pennywise, célèbre croquemitaine de Ça créé par Stephen King et connu sous les traits de Tim Curry, est de retour ! Dans cette adaptation réalisée par Andrés Muschietti, auteur déjà proclamé avec l’excellent « Mama » en 2013, c’est Bill Skarsgård qui ré enfile le costume. Alors que Stephen King est à l’honneur en ce moment à Hollywood, que ce soit avec les séries télévisées The Mist ou Castle Rock ou l’adaptation cinématographique de la Tour Sombre, et que les clowns fascinent, ne serait-ce qu’à l’image de la prochaine saison d’American Horror Story : Cult, un remake du « Il est revenu » de Tommy Lee Wallace (1990) ne peut sembler plus à sa place.

Un film très attendu (ou très bien vendu)...

Que ce soit la campagne marketing australienne, nous faisant revivre la scène culte du film en attachant de nombreux ballons rouges aux bouches d'égouts de Sydney ou bien la campagne réalisée par les cinémas Cinéapolis, piégeant les toilettes du cinéma, on frissonne déjà ! Une ligne qui a définitivement du peser dans les 35 millions de budget du film qui cartonne fort heureusement au box office...

...A juste titre ?

Ce film est avant tout l’illustration parfaite du fait que le cinéma « est un art collectif ». Alors que Muschietti signe le film, Cary Fukunaga (connu pour la série True Detective) qui a quitté le navire en cours, lui lègue le choix d’une atmosphère étouffante, au détriment parfois de l’horreur.

Le film n’en est au final que plus dur et on se trouve plus face à un drame poignant de disparitions répétées que face à une hyperbole de scènes horrifiques vide de toute essence.

Le film est par ailleurs servi royalement par un casting 5 étoiles à la tête duquel l’effrayant Bill Skarsgård, et des personnages d'enfants parfaitement castés.

L’influence spielbergienne est à ce titre également très remarquable, même si elle est là encore dans l’air du temps à l’image de la série Stranger Things.

Malheureusement, pour les puristes, la présence d’une vingtaine de jump scares, pour la plupart inefficaces, entraîne une réelle perte d’intérêt pour le scénario et nuit au travail d’ambiance initié par Fukunaga.

On retrouve là une véritable tendance des grosses productions à privilégier le divertissement par rapport à la véritable création, et ainsi la mise en exergue d'une réelle opposition entre la politique des studios et ce que l'on peut appeler le cinéma d'auteur, défendu notamment ici par Fukunaga.

Malgré tout « Ça » se dénote comme un film efficace, sortant de la masse de la production des films d’horreurs actuelle, même s’il ne restera pas dans l’Histoire. A voir pour les adeptes du genre ! Le film est à découvrir depuis le 20 septembre en France.