"Élémentaire, mon cher Watson!" Voilà certainement l'une des plus célèbres répliques jamais dites. Et quand je dis "jamais dite", les holmésiens saisiront l'ironie... Toujours est-il que Sherlock Holmes, détective consultant de son état, est aujourd'hui, plus de cent ans après sa création, mondialement connu. C'est aussi le personnage le plus adapté au monde sur tous les médias (Livres, films,BD, jeux vidéos, jeu de société...), devant Dracula, Frankestein, et même Jésus! Des adaptations parfois très sérieuses, et parfois plus... rocambolesques.

Je vous propose donc trois adaptations que j'ai particulièrement appréciée où Sherlock Holmes se retrouve face au fantastique .

Il va de soi que cette sélection est purement subjective et n'engage que moi.

Des... dinosaures?

Sherlock Holmes : Les Mystères de Londres (Sir Arthur Conan Doyle's Sherlock Holmes) est un film américain à petit budget de Rachel Goldenberg sorti directement en DVD en 2010.

La première fois que j'ai vu l'affiche de ce film, une petite voix dans ma tête a murmuré "mon dieu, mon cher Holmes, que t'ont-ils fait"... Et puis, dans un moment de désœuvrement, je l'ai quand même visionné. Magnifique surprise! C'est vrai, pourtant, que le résumé ne payait pas de mine: un bateau attaqué par un monstre des mers, des dinosaures surgissant dans Withechapel pour assassiner de pauvres malandrins...

Et Holmes.

Et pourtant, si ce n'est pas une histoire très réaliste, il s'agit d'une aventure sans complexe, un peu à la mode des récits de science-fiction du siècle dernier, avec une certaine dose de steampunk qui a ravit mon petit cœur. Le Sherlock Holmes de Ben Syder m'a énormément plu (quoique le côté sombre du personnage soit très effacé), comme le Dr Watson de Gareth David-Lloyd.

La relation entre ces deux-là est parfaite, amicale et complice. Ça fait du bien de voir un Watson à la hauteur!

L'ironie de ce film, c'est que Conan Doyle aurait très bien pus écrire cette histoire (après tout, les dinosaures et les machines bizarres, ça le connaît), mais qu'il l'aurait très certainement plus attribué au professeur Challenger qu'à Holmes !

Sherlock Holmes vs Frankestein

Sherlock Holmes vs Frankestein est une nouvelle de David Whitehead de 2015 en passe de devenir un film (le projet est en cours, on peut visionner les premières minutes sur youtube). Le livre en papier n'existe qu'en anglais, mais on peut acheter une version numérique française.

Dans un petit village d'Allemagne, un fossoyeur est assassiné dans des circonstances plus qu'étranges. En effet, on dirait que le meurtrier lui a volé une partie de son corps! Et au-dessus du village plane l'ombre du château des Frankestein...

Pour ne pas mentir, lorsque j'ai vu la couverture, je me suis dit que l'histoire allait être un nanar de série Z. Eh bien non. L'auteur nous plonge dans une ambiance à la Hammer, où toutes les légendes semblent soudain à prendre très au sérieux.

Ce qui n'est pas sans rappeler un certain chien maudit et une lande pleine de sables mouvants...

Holmes est fidèle à lui-même, génial, ironique voire cynique, torturé par ses démons (une certaine solution à 7%), et assoiffé de mystère. La narration à la troisième personne le révèle pourtant très humain, et sa relation avec ce bon Dr Watson est très bien rendue. Il ne reste plus qu'à espérer que le film sorte un jour!

Zombies!

Victorian Undead est une série de comics écrits par Ian Edginton est dessinée par Davide Fabbri dans laquelle Holmes et Watson se trouvent aux prises avec le surnaturel. Le premier cycle est dédié à une invasion de zombies dans Londres, réveillés par l'infâme Moriarty mystérieusement revenu de Reichenbach, le second cycle (moins bien mené, à mon humble avis) retrace une lutte contre Dracula et ses disciples, et un hors série met Holmes face au docteur Jekyll.

Seul la première série est disponible en français.

Si la couverture peut rebuter ou au moins surprendre (on y voit un zombie Holmes), rassurez-vous: le seul détective consultant de Londres ne va pas rejoindre l'armée des morts vivants. Même pour ceux qui ne sont pas mordus de zombies (ce qui est plutôt un comble, quand on y pense), l'histoire reste très attrayante dans un style de comics assez décomplexé. Holmes, quoique sa facette sombre soit (comme souvent) assez effacé, est plutôt appréciable, avec à son côté un Watson humain, attachant, et à la hauteur du livre. Les dessins sont excellents, comme les couleurs, et l'apparence des personnages reste près du canon. Mention spéciale au design des armes et des armures, parce que, décidément, ça fait très steampunk, et que oui, j'adore ça.

Et pour conclure, comme le dirait un grand sage: "Life is infinetly stranger than the mind of man could invent". Sherlock Holmes n'a pas finit de nous surprendre.