Peut-on être un acteur de renom et ne pas être forcément très connu ? La réponse est définitivement positive. Sam Rockwell en est la preuve vivante !

Pourtant, le comédien américain est bien un enfant de la balle et débute à la télévision à l'âge de 10 ans aux cotés de sa maman. Avant de sortir de sa carapace, Sammy apparaît dans l'adaptation des Tortues Ninja en 1990 où il y incarne un chef de gang. Par la suite, le bientôt quinquagénaire enchaîne avec plusieurs "petits" films indépendants dont Une Virée en Enfer (Glory Daze) en 1996 où il partage l'écran avec deux jeunes copains originaires de Boston, Ben Affleck et Matt Damon.

Un an après, il connaît son premier succès critique avec Lawn Dogs qui ne sera jamais commercialisé dans l'Hexagone. Dans ce faux conte satirique, Rockwell incarne un jardinier solitaire qui se lie d'amitié avec une fillette de 10 ans (Mischa Barton, future héroïne de Newport Beach). Cette production britannique lui offre la chance d'y trouver son alter-ego "Je m'en foutiste" assumé et touchant qui lui collera à la peau dans d'autres films.

L'acteur américain est mémorable dans La Ligne Verte où il y joue un psychopathe pédophile.

Cependant, son coté taquin, volage voire exaspérant prendra une tournure plus dramatique et perturbante dans le rôle qui le révélera au monde en 1999. Dans La Ligne Verte du trop rare Frank Darabont (Les Evadés, The Mist), il piquerait presque la vedette à Tom Hanks si Michael Clarke Duncan (John Coffey, le géant détenu noir aux dons particuliers) ne l'avait pas devancé.

Par contre, son personnage de détenu aussi sadique que violent restera dans les mémoires et continue à en déranger plus d'un. On retiendra la séquence scatophile par excellence presque aussi amusante que dégoûtante.

Sam Rockwell est un excellent danseur et le prouve dans plusieurs films et clips vidéo

Aux premiers lueurs du XXIème siècle, on découvre une nouvelle facette de l'artiste quand il vient embêter Drew Barrymore, Lucy Liu et Cameron Diaz dans Charlie et ses drôles de dames : Sam Rockwell sait danser et très bien d'ailleurs.

Si vous n'êtes pas convaincu, vous êtes invités à regarder le clip de Down to Earth des Flight Facilities. Ses aptitudes s'accordent très bien avec son jeu quelque peu excentrique qui ne déparait jamais une certaine bonne humeur.

En 2002, c'est un autre acteur qui lui offre son premier grand rôle où il occupe la tête d'affiche.

En effet, George Clooney décida de se lancer dans sa première réalisation Confessions d'un homme dangereux et d'adapter la vie de Chuck Barris, producteur télé et agent de la CIA. Au sein d'un casting 5 étoiles (Julia Roberts, Drew Barrymore, Maggie Gyllenhaal et George himself), il assure le show et s'offre son unique récompense majeure (Ours d'argent du meilleur acteur au Festival International du film de Berlin).

Le fils de David Bowie, Duncan Jones, lui offre son meilleur rôle dans Moon (2009)

Par la suite, il devient successivement le bras droit de Nicolas Cage dans Les Associés du très prolifique réalisateur Ridley Scott en 2003 puis un membre du gang de Brad Pitt dans L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford en 2007.

Bien qu'il tourne pour de prodigieux réalisateurs (Ron Howard, Andrew Dominik), il doit attendre l'année 2009 pour trouver son plus grand rôle à ce jour. Duncan Jones, fils de l'artiste David Bowie, entreprend la réalisation de ce premier film, Moon, un bijou de science-fiction indépendant. A la croisée des chemins entre Solaris (1972), 2001, l'Odyssée de l'Espace (1968) et Seul sur Mars (2015), le néo-réalisateur envoie Sam Rockwell sur la Lune et lui confiera les clefs du film pendant 90 minutes. Portant le film sur ses humbles épaules, l'acteur est à la fois touchant, amusant, sinistre, brillant et très Sam Rockwell dès qu'il y a un peu de musique.

Après une petite apparition au sein du MCU (Marvel Cinematic Universe) en bad-guy face à Tony Stark (Iron Man 2) en 2010, il rejoint la prestigieuse distribution des Sept Psychopathes (2013) où Colin Farell, Woody Harrelson et le très cool Christopher Walken se partagent l'affiche de cette surprenante comédie qui confirma le talent "tarantinesque" du metteur en scène de Bons Baisers de Bruges (2008), Martin McDonagh.

D'ailleurs, le réalisateur anglais a récemment fait une place à Rockwell dans son dernier film, 3 Billboards: Les Panneaux de la Vengeance qui sortira le 17 janvier 2018, pressenti comme la sensation cinématographique du début d'année.

En 2018, l'excentrique comédien sera George W. Bush pour le nouveau film du réalisateur de The Big Short.

L'année prochaine, le talentueux comédien va grimper les échelons puisqu'il interprétera l'ancien président des Etats-Unis d'Amérique, George W. Bush pour Backseat du très inspiré, Adam McKay (La Légende de Ron Burgundy, The Big Short). Il s'agira d'un biopic sur l'ancien vice-président Dick Cheney qui aura les traits du caméléon gallois Christian Bale.

Voilà, l'avenir s'annonce bruyant pour ce californien aux yeux rieurs qui reprendra d'ailleurs son rôle de Sam Bell, l'astronaute égaré qu'il jouait dans Moon pour une courte apparition dans le nouveau film de Duncan Jones, intitulé Mute, produit par Netflix.