La source de cette information est une de plus sérieuses en matière de statistiques : l'association britannique Oxfam a indiqué lundi, dans un rapport, le nombre décroissant des hommes à détenir une quantité croissante d'argent. L'enjeu de ce rapport est notamment l'événement international que constitue le forum économique mondial de Davos. Un calcul minutieux du patrimoine des 8 personnalités les plus riches de la planète a permis de certifier qu'elles détenaient autant que 3.6 milliards d'individus, considérés parmi les plus pauvres. Le rapport de proportionnalité est stupéfiant : en moyenne, c'est comme si chacun de ces multimilliardaires possédait la richesse accumulée par 450 millions de personnes.

Parmi ces 8 richissimes individus, on compte sans surprise les patrons de Microsoft et de Facebook, Bill Gates et Mark Zuckerberg. Patrimoine total ? L'équivalent, en dollars, de 426.2 milliards d'euros. Qui a l'argent a le pouvoir. Autrement dit, si tous reversaient équitablement leur argent à la moitié de la population mondiale (3.6 milliards de personnes), chacun obtiendrait en moyenne 118.38€, ce qui est plutôt confortable pour vivre décemment dans un pays en développement.

Aggravation du phénomène

Qu'une infime minorité d'individus détienne l'immense moitié de la richesse mondiale, ce n'est pas un phénomène nouveau. Personne n'est dupe : les patrons de grands groupes industriels et de multinationales sont les premiers bénéficiaires de la mondialisation, et touchent des sommes immenses, ne serait-ce que via leurs actions et leur dividende.

Cependant, l'information dérange d'autant plus que cette inégalité dans la répartition des richesses ne va pas en s'arrangeant : en effet, l'année dernière, en 2016, ils étaient 62 individus à détenir autant que la moitié de la population mondiale. Autrement dit, on observe une tendance générale à ce que de moins en moins de milliardaires contrôlent un produit de plus en plus large.

On se doutait que tout n'allait pas pour le mieux en matière de répartition des richesses, mais on pensait que ce problème de justice distributive était compris et contrôlé par les Etats, qui faisaient en sorte de mieux répartir les richesses. Or, la chute du pouvoir d'achat de la moitié de la population mondiale au profit de quelques milliardaires s'accentue, se dirigeant de plus en plus rapidement vers le monopole.