ll y a encore trois ans, Jesta Phoenix n’avait jamais entendu parler du revenu universel, la jeune Berlinoise, mère de deux enfants, est l’une des rares à pouvoir en bénéficier en Allemagne grâce à une association Mein Grundeinkommen fondée par un jeune allemand de 32 ans, Michael Bohmeyer. Contrairement à la Finlande, où le gouvernement a décidé de mener une expérimentation sur 2 000 chômeurs tirés au sort, c'est à travers une association Grundeinkommen (« Mon Revenu de base ») fondée par un jeune allemand, qu'elle perçoit ce revenu en ayant été tiré au sort.

C'est en continuant à percevoir des bénéfices de sa start-up autour de 1000 €, que Michael Bohmeyer a eu l'idée de créer cette association et de rassembler les fonds nécessaires pour permettre aux gens d'oublier ses problèmes financiers et de se recentrer sur le sens de sa vie, comme il peut le faire. C'est à travers un site internet, digne d'un site e-commerce dernier cri, que l'association rencontre le succès est rassemble en moins de 3 mois, plus de 50.000 €. Aujourd'hui, en moins de trois ans, c'est un million collecté et 74 "chanceux" qui peuvent bénéficier de ce revenu.

En France, le revenu de base au coeur de la primaire socialiste.

La victoire de Benoît Hamon aux primaires socialistes a placé les débats sur le revenu de base au coeur des enjeux politiques à venir.

Preuve que cette proposition représente une solution crédible et porteuse d’espoir pour un grand nombre de citoyens. Sujet phare des débats depuis le lancement des campagnes pour l'élection présidentielle (notamment avec les candidats Benoît Hamon, socialiste, Yannick Jadot, Europe Ecologie-Les Verts et Charlotte Marchandise, candidate citoyenne issue de LaPrimaire.org), cette proposition a animé toutes les discussions politiques, rencontrant parfois des avis très tranchés.

Ce débat de société en est encore à ses prémices et il est normal que de nombreux citoyens soient encore sceptiques vis-à-vis de son implémentation. Mais les différentes expérimentations que cela soit en Allemagne, en Finlande démontre qu'aujourd’hui, cette idée vieille de plusieurs siècles reprend du terrain dans les débats politiques et n'est plus perçu comme une utopie.