25% en effet, ¼ des terres arables dans le monde se trouveraient sur le continent africain. Il faut cependant relativiser ce chiffre, car en réalité, seulement 20% des terres arables seraient réellement cultivées sur le continent. Il est pourtant paradoxal que l’on meurt encore de faim sur ce continent, celui de tous les paradoxes. 50% les pays africains, notamment subsahariens importent en moyennent 50% de leur nourriture. L’on est en droit de se poser la question de savoir comment est-il possible que dans des pays où l’agriculture se taille la part du lion dans la population active, les États en soient encore à importer 50% de la nourriture nécessaire aux besoins alimentaires de leurs populations.

2 milliards environs, c’est la population africaine à l’horizon 2050, selon les projections les plus réalistes et crédibles (chiffres de l’ONU). En effet, en 2050 la population africaine aura doublé par rapport à son niveau actuel, un quart de la population mondiale sera africaine, le taux d’accroissement de la population atteignant des sommets rarement observé de 150% dans des pays comme l’Ouganda, Le Burkina Faso, ou encore le Niger par exemple.

L'Agriculture en Afrique : Les menaces qui guettent le continent

Plusieurs facteurs constituent une menace pour le continent dans sa quête d’autosuffisance et de sécurité alimentaire. En effet, une nouvelle forme d’impérialisme économique guette le continent depuis le début des années 2000.

Ce nouveau visage de l’impérialisme consiste pour de nombreux pays occidentaux, États-Unis en tête, mais aussi de nombreux pays asiatiques et du Moyen-Orient (Chine, Malaisie, Singapour, Arabie Saoudite…) à acquérir des terres sur le continent en vue de satisfaire les besoins alimentaires de leurs populations, notamment en matière de céréales.

Ainsi, entre 2000 et 2010, pas moins de 60 millions d’hectares, soit l’équivalent de la superficie d’un pays comme l’Allemagne qui ont été concédés par les États africains à d’autres pays. Sous de fallacieux prétextes d’apporter des solutions à la crise alimentaire chronique qui sévit sur le continent, ces partenariats d’un genre nouveau visent en réalité à assurer aux multinationales occidentales, la plupart leader de l’agroalimentaire, une source d’approvisionnement en matières premières. L’insécurité foncière due à un cadre juridique obsolète dans ces pays favorise la spoliation des populations locales de leurs terres qui pour la plupart représentent également leur seule garantie de survie.

En effet, à peine 1/10 des terres arables dans ces pays figurent sur les registres officiels. Les populations ne bénéficiant pas de titres de propriété il est alors facile de les déposséder de leur bien au profit de ces multinationales. Plusieurs pays sur le continent se sont illustrés dans cette nouvelle forme d’ «aide au développement », le Nigéria, le Mozambique, la Sierra Leone, le Libéria pour ne citer que ces exemples. La RDC détient un bien triste record, car, 50% de ses terres arables sont à ce jour la propriété de firmes internationales.

L’avenir de l'Afrique demeure malgré tout rose, à condition que…

Il ne sert à rien de verser une fois encore dans une victimisation exposant la question de l’expropriation des terres arables africaines en un dualisme entre les ‘’pauvres innocents africains’’ d’un côté face aux ‘’monstres occidentaux’’ de l’autre.

Il nous appartient à nous-mêmes africains de repenser nos politiques agricoles de sorte à satisfaire les besoins de nos populations. Il n’y a en effet pas que des chiffres qui donnent matière à inquiétude. Bien d’autres donnent espoir, mais doivent également nous mettre face à nos responsabilités. 10%, en effet, les terres cultivables devraient augmenter d’environ 10% à l’horizon 2050 sur le continent. 150% il est en effet possible d’accroître certaines cultures, céréalières notamment de 150% grâce à des techniques agricoles plus soucieuses de l’environnement.Notre destin demeure entre nos mains.