Le mercredi 3 mai dernier, le géant du pétrole TOTAL s'est vu devancé par le géant du luxe LVMH. Deux secteurs différents, deux évolutions différentes. D’un côté des difficultés sectorielles, de l’autre une dynamique économique importante. Des difficultés sectorielles qui ont eu raison de la progression de Total. Fin 2007, c’est un véritable boom que connaît le secteur pétrolier. Total pesait plus de 200 milliards, soit 20% de la capitalisation boursière de Paris. Mais la particularité de ce secteur c’est qu’il ne peut pas connaître de valeurs stables.

Entre les cycles pétroliers à durée variable et la volatilité de la valeur du baril, Total devait faire preuve de résilience. En 2014, le prix du baril a baissé fortement, passant de 115 dollars à 50 dollars. Une valeur peu attractive, mais le géant pétrolier tentait de tenir le coup. Pourtant, l'action Total baisse depuis le début de l'année de 4% alors que l'indice CAC 40 est à plus de 8%. La capitalisation de Total est passée de 170 milliards à 116 milliards. De plus, les investissements dans l’exploration pétrolière ont été réduits de façon drastique, en 2015-2016. Dans un rapport publié jeudi 27 avril, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquait que les découvertes de brut conventionnel sont tombées à 2,4 milliards de barils l’an dernier, contre une moyenne annuelle de 9 milliards depuis 2000.

Désormais, les investisseurs majoritaires sont à la recherche de plateformes aux coûts réduits et à rendement maximal. De plus, sa place était menacée par la férocité des grands groupes industriels profitant d’évolutions sectorielles avantageuses. En effet, ce n’est pas la première fois que Total est détrôné. En 2000, avec l’essor d’internet et des télécommunications, Orange était passé premier, avec un peu plus de 100 milliards d’euros.

En 2007, deux ans après son introduction en bourse, EDF le devançait avec plus de 130 milliards. Finalement, en 2012 et en 2015, le groupe pharmaceutique Sanofi dépasse le géant, deux fois.

LVMH : un essor économique qui ne s’arrête plus

Malgré un ralentissement du marché chinois lié aux lois anticorruption édictées par Pékin en 2012, le géant du luxe continue sa progression.

En effet LVMH a gagné près de 27% depuis janvier. Plus dans le détail, au premier trimestre, les ventes enregistrent une progression de 15%, avoisinant les 10 milliards d’euros. Le 25 avril, LVMH annonce l’absorption totale de Dior, provoquant une augmentation du titre de 7%. La valeur de LVMH n’a cessé de croître. Il y a dix ans, elle était de 40 milliards. Aujourd’hui, elle dépasse les 116 milliards. Son PDG Bernard Arnault, acteur majeur de son développement, fait d'ailleurs partie des plus grosses fortunes du monde. Le groupe de luxe profite de tendances porteuses. Les investisseurs préfèrent aujourd’hui miser sur des valeurs de croissance, au lieu de s’engager sur des valeurs cycliques (telles que celles des secteurs énergétiques).

Au niveau sectoriel, LVMH a su profiter du rebond de la croissance chinoise. De manière générale, leur développement sur les marchés asiatiques, considérés comme les « meilleurs clients du luxe à la française », propulse les résultats toujours brillants du géant du luxe. Il est encore trop tôt pour affirmer que LVMH conservera sa place de leader du CAC 40, mais c'est une grande victoire pour ce géant mondial.