L’association France Nature Environnement (FNE) s’inquiète de la politique forestière de la France. Dans un communiqué, l’association se demande si l’objectif d’augmenter les puits de carbone sera bien respecté.

C’est un des engagements de l’Europe inscrit dans les accords de la COP21. Les pays signataires, dont la France, se sont engagés à augmenter la densité des forêts, véritables puits de carbone capable d’absorber 20% de ce qui est produit chaque année selon la FNE. Cet objectif va dans le bon sens selon la FNE qui souhaite voir le taux de CO2 dans l’air diminuer grâce à cette mesure.

Cependant, elle s’inquiète.

Un Plan Climat qui ne parle pas des puits de carbone

Dans les points phares du Plan Climat présenté par Nicolas Hulot fin septembre, on ne trouve pas de mention de ces fameux puits de carbone. L’objectif du gouvernement ne vise en effet pas seulement à réduire le taux de carbone dans l’air mais à s’attaquer au problème principal : la production de carbone.

Le chapitre s’appelle “S’engager dans la neutralité carbone”. Le Plan Climat indique ainsi plusieurs pistes pour réduire la production du pays en carbone comme produire de l’électricité sans carbone ou encore ne plus exploiter les énergies fossiles. On retrouve néanmoins un point qui indique que le “gouvernement travaillera à trouver l’équilibre entre les émissions de l’Homme et la capacité des écosystèmes à absorber du carbone”.

Cet objectif est jugé “ambitieux” mais donc pas inatteignable. Cependant, il n’y aucune indication sur la manière dont le gouvernement compte s’y prendre.

La FNE appelle le gouvernement à réagir

D’autant que la FNE souligne que “certains pays européens, dont la France, ont prévu d’exploiter davantage leurs forêts”. Ce qui irait donc à l’encontre de la politique d’augmentation des puits de carbone.

L’association appelle donc le gouvernement à revoir sa stratégie alors que Nicolas Hulot a participé ce jeudi 13 octobre à un conseil des ministres de l’environnement européens.

La FNE cite également une lettre ouverte destinée aux décideurs européens. “Les scientifiques avertissent : en permettant d’intensifier l’exploitation des forêts sans que cela « ne se voie » dans les engagements pris pour le climat, le cadre proposé actuellement aura des effets négatifs à la fois sur le climat, la biodiversité et la résilience des écosystèmes.

Une stratégie contre-productive, donc.”

Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, conclut : “La prise de position des scientifiques doit sonner comme un électrochoc, on ne peut pas transiger avec la lutte contre le changement climatique.