«Le kamikaze n'a pas agi seul». Ce sont les déclarations de la police britannique, dont l'enquête porte maintenant sur un réseau. Rappelons que lundi dernier Salman Abedi a fait sauter une bombe artisanale qui a fait 22 morts et plusieurs dizaines de blessés (les chiffres augmentent d'heure en heure) après un concert donné par la chanteuse Ariana Grande. L'attentat a été revendiqué par l'État islamique.

Ce que l'on sait jusqu'à présent

Au total, cinq hommes ont été arrêtés jusqu'à maintenant relativement à cet attentat. La première arrestation s'est produite mardi à Chorlton, au sud de Manchester, où l'un des frères d'Abedi a été appréhendé.

Son plus jeune frère, Hashem, aurait lui aussi été interpellé à Tripoli. Il est soupçonné d'avoir des liens avec l'État islamique.

Un autre des suspects serait Adel Forjani, un quadragénaire dont l'un des fils a également été emmené par la police. On sait très peu de choses sur ces deux hommes. Un appartement a aussi été perquisitionné dans le cadre de l'enquête sur la tuerie.

Salman Abedi, 22 ans, est né à Manchester de parents d'origine libyenne. Il a fréquenté l'Université de Salford, où il n'a jamais terminé ses études. Il était un grand partisan de l'équipe de football Manchester United. Selon Hamid el-Sayed, qui l'a connu, Abedi était à couteau tiré avec son père qui n'avait pu réussir à le garder sur le «droit chemin».

Abedi s'est radicalisé à partir de 2011, au moment où il a décidé de couper tout lien avec ses anciens camarades de classe. Cette époque coïncide avec ses problèmes familiaux. Son père, qui travaillait à l'aéroport de Manchester, était retourné en Libye durant le Printemps arabe afin de se battre aux côtés des troupes rebelles en guerre contre le régime Kadhafi, qu'il avait fui quelques décennies auparavant.

C'est au même moment que Salman Abedi et ses frères ont commencé à relayer des messages à saveur djihadiste sur les réseaux sociaux.

Abedi aurait compté dans son entourage un certain Raphael Hostey, au nom de guerre Abou Qaqa al-Britani, un recruteur de l'État islamique jusqu'à sa mort en 2016.

État d'alerte

Les autorités britanniques ont fait savoir qu'elles avaient porté l'état d'alerte terroriste au niveau maximal pour la première fois depuis 2007.

Londres a aussi déclenché l'Opération Temperer, un plan visant à mobiliser jusqu'à 3 800 soldats dans les rues des grandes villes britanniques en réponse à une menace sérieuse. Il a été conçu en 2015, mais il était resté un secret jusqu'à ce qu'il soit divulgué accidentellement dans un journal.

La première ministre Theresa May a déclaré hier soir que des soldats armés garderont désormais des emplacements clés, à Londres surtout, entre autres le palais de Buckingham, Downing Street, le palais de Westminster et les ambassades.