Le cliché, pris par le photographe italien Paolo Reversi, dévoile l'actrice positionnée légèrement de profil. Son visage face à l'objectif, elle défie une fois de plus les mollahs iraniens. Et cettet fois, elle est entièrement nue. "Elle fait un pas de plus dans ce que j'appelle la nudité politique, Elle n'a pas besoin de s'exprimer. Son visage ne fait pas appel à l'Eros. Son sexe reste dans l'ombre. Elle ne se vend pas, elle dit je pense" souligne Geneviève Fraisse, auteure de l'essai Les Excès du genre.

La photo, prise il y a deux ans trône désormais en couverture du magazine Egoïste.

Atypique ce dernier n'en est qu'à son 17e numéro en 30 ans d'existence. Mais il est d'ores et déjà sur que celui-ci fera très certainement parler de lui. Car si Golshifteh Farahani n'en est pas à son coup d'essai, cette fois-ci, elle a encore franchi un cap ...

Une lutte entamée en 2008

L'année 2008 marquera un tournant dans la vie de l'actrice iranienne. A l'affiche de Mensonges d'Etat de Ridley Scott en compagnie de Léonardo DiCaprio, elle devient alors la première actrice iranienne à franchir les portes d'Hollywood depuis 1979. Et si dans beaucoup d'autres pays, la nouvelle serait accueillie avec joie, en Iran, révolution islamique oblige, il en sera tout autre.

Attaquée de toutes parts, Golshifteh Farahani sera obligée de fuir.

Réfugiée en France, elle n'attendra pas longtemps pour débuter cette lutte pour la liberté des Femmes. Dès l'avant- première du film, elle fera une apparition jugée scandaleuse par la république islamique. Aux côtés de Leonardo DiCaprio, elle se montrera sans voile et ô comble du déshonneur, bras nus.

2012, nouvelle provoc' 

En 2012, elle apparait dans un clip tourné pour la cérémonie des Césars.

Poussant la provoc' un cran plus loin, la comédienne y dévoile cette fois un sein. La réaction iranienne ne se fait pas attendre. Mais comme les dirigeants islamiques n'ont plus aucune emprise possible sur la comédienne,ces derniers décident de faire pression sur sa famille. Son père sera d'ailleurs convoqué devant la cour suprême…

Forcée à l'exil depuis 2008, la jeune femme qui serait certainement condamnée à mort en cas de retour en Iran avoue toute fois que " vivre en exil, loin de sa famille "restée" au pays était comparable à la mort". 

Mais malgré ce manque provoqué par l'absence de ses proches, Golshifteh Farahani se sent libérée en France.

"Paris est le seul endroit de la planète où les femmes ne sont pas coupables. En Orient, tu l'es tout le temps. Tu es coupable dès que tu ressens tes premières pulsions sexuelles, avant même l'adolescence. La France m'a libérée. Je pense que toutes les femmes du monde devraient passer un an à Paris, au minimum, ça devrait être remboursé et obligatoire."