Doit-on conclure de la possibilité d'une commande d'avions de chasse Boeing par l'administration américaine que l'entreprise est favorable au protectionnisme de Trump ? C'est un peu plus compliqué. De plus, Boeing n'encourage pas ses ouvriers et employés à s'engager dans des syndicats, et trie sur le volet ceux qu'elle embauche pour qu'ils soient des employés modèles, loin de toute revendication syndicale.

Une main d'oeuvre peu syndiquée

L'usine visitée hier par le président américain vient de refuser, par un vote de ses salariés, de se syndicaliser.

En effet, mercredi, une consultation dans l'usine principale du constructeur d'avions, à Charleston, a conduit 74% des salariés, sur 2828 employés votant, à refuser de rejoindre le syndicat de branche International Association of Machinists and Aerospace Workers. D'abord, la légitimité de ce vote peut être contestée, car seulement 2828 employés ont eu leur mot à dire lors du vote alors que l'usine en contient plus de 7500. De plus, ce n'est pas un secret : le Sud des Etats-Unis, en général, est réputé hostile aux syndicats. D'où, peut-être, l'arrivée massive de constructeurs étrangers dans cette région. En outre, bien évidemment, Boeing vit mal la nouvelle politique protectionniste de Trump mais le groupe sait qu'au moins, il ne verra plus aucun contrat lui échapper puisqu'il détient le monopole en termes de construction d'avions sur le sol américain.