Bien entendu, l'un des principaux souhaits de Donald Trump était de mettre en avant un engagement fondamental de sa campagne : le Made in America. Autrement dit, ce discours à l'usine Boeing de Charleston visait avant tout à montrer que le protectionnisme pouvait fonctionner pour peu qu'on l'encourageait. Mais ses déclarations de campagne avaient effrayé les grandes entreprises américaines produisant en dehors des frontières des Etats-Unis, comme Boeing. Grâce à sa visite d'hier, il s'est ainsi réconcilié avec le PDG de Boeing, Dennis Muilenburg.

Réconciliation

C'est un appel à la fabrication américaine, mais aussi à l'exportation massive des produits américains. Donald Trump aimerait avoir le beurre et l'argent du beurre, c'est-à-dire refuser l'importation mais promouvoir l'exportation. En refusant l'importation, il avait en quelque sorte menacé les grands industriels américains, afin qu'ils relocalisent leurs usines aux Etats-Unis et fassent travailler des Américains. Ainsi, sa relation avec les grands groupes avait mal commencé lorsqu'il avait demandé à Boeing, après son élection mais avant le 20 janvier, de baisser le prix de l'Air Force One, l'avion présidentiel, qui jusque-là coûtait 4 milliards de dollars. Avec la visite d'hier, ce constructeur a souhaité plaire au président, sachant qu'il valait mieux, pour ses intérêts, ne pas le contredire.

Boeing avait déjà accepté de baisser le prix de l'Air Force One, devant les menaces de Trump de décommander. L'intérêt pour Boeing ? Que Donald Trump ne s'oppose pas à ce qu'il continue d'exporter avec les bonnes grâces de l'assureur public Export-Import Bank.