Cela fait maintenant plusieurs semaines, non, plusieurs mois que la situation alimentaire au Yémen et dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est est dramatique. Des centaines de milliers de personnes meurent tous les jours dans l'indifférence la plus totale, 4,4 milliards de dollars suffiraient pourtant a pour leur venir en aide, un chiffre bien loin des 1676 milliards de dollars, le budget alloué aux armes en 2016.

20 millions de personnes risquent de mourir de faim au cours des six prochains mois

Les médias en ont parlé, mais ça a été bref, le temps de battre des cils et la question était relevée aux oubliettes.

La famine, la mort des pauvres ne vend pas, circulez il n'y plus rien à voir, c'est ça la triste réalité. L'état de famine est déclaré au Soudan du Sud pour la première fois le 20 février, mais il était déjà beaucoup trop tard pour des milliers de personnes. En effet, quand la famine est déclarée, c'est que la situation est déjà hors de contrôle pour les autorités locales. Au lendemain de cette déclaration, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a estimé que plus de 20 millions de personnes risquent de mourir de faim au cours des six prochains mois. Les pays principalement touchés sont le Yémen, le Soudan du Sud, le nord-est du Nigeria et la Somalie.

Les conséquences de la famine dans les deux premiers pays résultent de la pauvreté conséquence des nombreux conflits secouant ces régions.

Au Nigeria, la situation instable au nord-est du pays où sont présents les terroristes de Boko Haram est aussi en cause, elles poussent des milliers de personnes à fuir les massacres aveugles de l'organisation terroriste dans des centres d'accueil surpeuplés et insalubres. La Somalie, située dans la corne de l'Afrique, fait face a une sécheresse d'une grande ampleur, phénomène métrologique récurant dans cette région combinée au conflit, ce qui forme un cocktail mortel ; la vie de plus de 5 millions de personnes est en jeu.

Cette situation est née de la main de l'homme et ne pourra cesser que par celle là même

Qu'est-ce qui a été fait depuis, rien ou si peu, la communauté internationale a réussi à récolter 1,1 milliard de dollars d’aide pour le Yémen ou après de 19 millions de personnes, deux tiers de la population, ont besoin d'aide humanitaire d'urgence.

Mais c'est encore très loin des 2,1 milliards de dollars dont a besoin l'ONU pour aider rapidement ces personnes. Et qu'en est-il pour les autres, ceux de la corne de l'Afrique par exemple ? Rien ou si peu, l'opinion publique aidée par les médias détourne la tête et fait mine de rien. Quand des enfants meurent loin, si loin, vu l'absence de conscience que revêt leur existence, mort ou vif, c'est du pareil au même.

L'accoutumance aux tragédies est en passe de déshumaniser l'homme moderne, après tout n'est-ce pas le cycle de la vie ? Certains vivent dans l'opulence et d'autre trépassent dans l'indifférence, une société inégalitaire de la vie à la mort. La "pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale" ne fait évidemment pas le poids face aux petites querelles d'egos des classes dirigeantes.

Qui a le temps de penser au sort de plus de 20 millions de femmes, d'hommes et d'enfants, quand la construction d'un mur requiert toute leur attention, quand la guerre est un argument de campagne, quand le pourvoir leur tend les bras ? Personne et sûrement pas eux. Parce que cette situation est née de la main de l'homme et ne pourra cesser que par elle-même. Neuf grandes famines depuis 1970, à croire que l'homme n'apprend jamais de ses erreurs.

MMAD