Le secrétaire d'Etat américain Rex Tilleron a déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à agir seuls si la Chine ne renforçait par les menaces contre la Corée du Nord et son programme nucléaire dangereux. Selon l'administration américaine, Pékin reste trop tendre à l'égard de son allié nord-coréen, qui multiplie les menaces contre les alliés des Etats-Unis en Asie : Japon et Corée du Sud. Il a même précisé que l'action unilatérale américaine contre la Syrie était une forme de menace destinée aux autres ennemis des Etats-Unis, " un signal de la réponse à laquelle devaient s'attendre d'autres pays."

Un message destiné à la Chine

Selon la nouvelle administration américaine, la Chine ne fait pas assez pour contenir les ambitions de son petit frère nord-coréen, ce déploiement de force est donc une manière de signifier à la diplomatie chinoise qu'à défaut d'arbitrage, la présence américaine en Asie serait renforcée.

Car le problème nord-coréen persiste depuis 1953, du fait qu'aucun traité de paix n'ait été signé à la fin de la guerre de Corée ; et les Américains se souviennent de l'intervention chinoise pour défendre la Corée du Nord lors de cette guerre, intervention qui les avait forcés à reculer. Depuis, la Chine est dans une position complexe, alliée à la fois des Américains et de la Corée du Nord, mais chacun de deux pays attend de Pékin qu'il intercède en sa faveur.

Les dirigeants américain et chinois, Donald Trump et Xi Jinping, se sont rencontrés peu avant l'annonce d'un envoi de missiles sur des bases aériennes syriennes, action approuvée par la présidence chinoise, qui a tout de même mis en garde contre l'interprétation que chaque camp faisait de la vérité. En effet, selon la Russie et la Syrie, aucune arme chimique n'a été utilisée contre la population syrienne depuis 2013. La Chine tente donc de concilier deux positions irréconciliables.