Ce 19 mai 2017, les procureurs suédois ont abandonné l'enquête sur les accusations de viol contre Julian Assange. Ils ont demandé à révoquer son mandat d'arrêt. Mais la police métropolitaine a indiqué qu'une procédure d'incarcération est toujours en vigueur, à cause du refus de l’homme qui créât Wikileaks de se rendre en personne à un tribunal britannique. L’australien de 45 ans décrit la fin de l'enquête sur les allégations comme étant une ‘’victoire importante’’, mais serait en effet encore confronté à une arrestation à Londres s'il quittait l'ambassade équatorienne.

Julian Assange a ajouté que "la guerre ne fait que commencer" alors que les procureurs ont clos de manière inattendue l’investigation à son encontre, refermant ainsi une bataille d'extradition qui a duré sept ans.

Un autre problème se pose pour lui, car Donald Trump et l’administration américaine multiplient les charges envers sa personne. Le président américain et le dissident numérique étaient considérés par certains comme des partenaires il y a encore quelques mois. Mais la position des États-Unis à son égard ne s’améliore pas. Après avoir levé un poing serré devant les photographes, Assange a promis que les "menaces" faites par les responsables américains, et la probabilité d’une incarcération sur base d'espionnage, "ne seront pas tolérées", avant de déclarer que son organisation augmentait ses fuites de documents visant la CIA. Il reste donc de nombreux points d'interrogation importants concernant l’avenir du lanceur d’alerte.

Quel avenir pour Assange ?

L’homme qui fondât WikiLeaks en 2006 est toujours confronté à une arrestation. Il craint maintenant que les États-Unis ne cherchent à l’extrader, sur bases des publications visibles sur son site. Un problème chasse l’autre, puisque la responsable suédoise des poursuites publiques, Marianne Ny, a annoncé ce vendredi matin que les autorités de son pays ne poursuivraient plus l'enquête sur une demande de viol établie par une femme à Stockholm en 2010.

Mais la décision de Ny n'a pas été prise en raison d'un jugement concernant la culpabilité ou l'innocence, a-t-elle dit, mais parce que les procureurs avaient conclu que "toutes les perspectives de poursuite de l'enquête dans les circonstances actuelles sont épuisées". Elle a ajouté que si Assange pouvait "se rendre disponible" pour les tribunaux suédois à l'avenir, elle "pourrai décider de reprendre immédiatement l'enquête".

Un autre dossier peut jouer en défaveur de cet homme passible d'une peine de prison : Laura Poitras, la réalisatrice de ‘’Citizenfour’’ (consacré à Edward Snowden), va bientôt sortit ‘’Risk’’. Ce documentaire sur Julian Assange s’apprête à provoquer une polémique, car ce dernier n’y apparait en effet pas vraiment sous son meilleur jour…

Durant son apparition devant les journalistes, vendredi après-midi, l’australien a décrit la période d’enfermement volontaire comme une ‘’terrible injustice’’ et a déclaré: ''Sept ans enfermé, sans charges, alors que mes enfants ont grandi sans moi: ce n'est pas quelque chose que je peux pardonner. Ce n'est pas quelque chose que je peux oublier." Jeff Sessions, le procureur général des USA, a précisé le mois dernier que l'arrestation d'Assange était une priorité, ajoutant: "Nous avons déjà commencé à intensifier nos efforts et, chaque fois que cela sera possible, nous chercherons à mettre des personnes en prison". Par ailleurs, Mike Pompeo, le directeur de la CIA, a décrit Wikileaks comme un ‘’Service d'intelligence hostile non étatique’’.