Les liens diplomatiques et les moyens de transport vers le Qatar sont suspendus. Des nations arabes, y compris l'Arabie Saoudite et l'Égypte, ne veulent plus entretenir de liens avec ce pays, l'accusant de soutenir l'extrémisme et le terrorisme islamiste. Il s’agit de la plus grande crise diplomatique qui frappe la région, depuis des années. Le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Yémen et les Maldives ont aussi décidé de rompre les relations avec les Qatari (qui possèdent un large stock de gaz). Selon l’agence Reuters, Riyad accuse Doha de soutenir des groupes sectaires, y compris certains soutenus par l'Iran, "qui visent à déstabiliser la région".

Le pays pestiféré a réagi avec fureur, en réfutant tous soutiens aux extrémistes. Et en accusant ses voisins du Golfe de chercher à mettre le pays sous ‘’tutelle’’. Cette crise devrait avoir de nombreuses conséquences, pour le Qatar et ses citoyens, mais aussi pour les autres pays du Moyen-Orient. Ainsi que pour les intérêts occidentaux dans la région. Le Qatar héberge la plus grande base aérienne des États-Unis dans cette partie du globe, ce qui est crucial pour continuer les opérations contre les djihadistes du groupe de l'État islamique. Sans oublier que le pays sera l'hôte de la Coupe du monde de football de 2022…

Ce blocus diplomatique intervient deux semaines après la visite de Donald Trump en Arabie saoudite.

Celui-ci voulait consolider les liens entre les USA et Riyad. Le locataire de la Maison-Blanche à appellé un front uni des pays musulmans contre l'extrémisme. La nouvelle survient aussi après des semaines de tensions croissantes entre Doha et ses voisins, y compris les accusations Qatari d'une campagne médiatique concertée contre elle, et le piratage présumé de l'Agence de presse du Qatar.

Les vols vers le Qatar sont suspendus

Les États du Golfe et l'Égypte ont déclaré qu'ils coupaient les liens diplomatiques et fermaient les liaisons aériennes ou terrestres avec le Qatar. Ce dernier dépend aussi des importations venants de ses voisins. Les pays arabes concernés ont interdit à leurs citoyens de se rendre au Qatar et ont ordonné aux citoyens qatariens présents sur leurs sols de partir dans les 14 jours.

L'Arabie saoudite a pris les devants, en fermant ses frontières avec cet état, bloquant la nourriture et d'autres fournitures exportées vers ce pays qui compte à peine 2,700,000 habitants. Cette péninsule, qui investit dans divers domaines dont le sport (les fans du PSG peuvent dire merci à cette monarchie…), risque de connaitre un problème de vivres. La bourse locale a perdu presque 8% lors de la journée.

Riyad a déclaré dans un communiqué que ces mesures étaient le résultat de ‘’violations flagrantes commises par les autorités au Qatar’’, accusant Doha d'abriter des ‘’groupes terroristes et sectaires qui visent à déstabiliser la région, y compris les Frères musulmans, Daesh et Al-Qaeda’’. Les saoudiens ont aussi accusé Doha de protéger les ‘’activités terroristes’’ soutenues par l'Iran.

Riyad connait de vives tensions dans la région de Qatif, dominée par les chiites. Il en va de même au Bahreïn.

Des conséquences économiques se font déjà sentir. Les compagnies aériennes telles que Emirates, Etihad, Flydubai, Air Arabia, ainsi que Saudi Airlines, annoncent la suspension de tous les vols vers et depuis le Qatar (à partir du mardi 6). Qatar Airways, de son côté, suspend aussi ses liaisons vers l’Arabie Saoudite. Le Koweït et Oman n’ont pour l’instant pas pris position.