Ce jeudi sonne la fin d'une campagne législative britannique émaillée par pas moins de 3 attentats sur le sol du Royaume-Uni en 3 mois. Ainsi, les électeurs doivent décider si oui ou non ils confirmeront l'attribution des rênes du pouvoir au Parti conservateur ; si ce n'était pas le cas, ce serait la gauche britannique, monopolisée par le Parti travailliste, qui l'emporterait. La chambre basse du Parlement, appelée Chambre des communes, a 650 sièges à pourvoir, de sorte que le parti qui remporterait la majorité de ces sièges pourrait choisir un Premier ministre issu de ses rangs.

Initialement, les prochaines élections législatives anglaises devaient avoir lieu en 2020, mais le Brexit en a décidé autrement puisque le Premier ministre David Cameron a été désavoué par son peuple en juin 2016. D'où l'initiative prise par sa remplaçante, Theresa May, de convoquer de nouvelles élections avec en arrière-fond les attentats terroristes et la sortie de l'Union européenne.

Conservative et Labour

Pour le moment, l'équilibre est bipartite dans la Chambre des communes, le pouvoir législatif étant partagé entre la droite libérale et conservatrice (330 sièges) et la gauche travailliste et écologiste (229 sièges). Ainsi, les autres formations politiques, dont le parti nationaliste écossais, n'ont que peu de chance de faire valoir leurs droits aujourd'hui comme avant puisque, même réunies, elles ne représentent pour l'instant que 64 sièges.

Une montée du UKIP (United-Kingdom Independence Party, ou Parti de l'indépendance du Royaume-Uni) n'est cependant pas à exclure étant donné la victoire de cette formation nationaliste en juin 2016 - elle avait fait campagne pour la sortie de l'Union européenne.

Le slogan de la tête d'affiche du Labour pour ces élections législatives, Jeremy Corbyn, est le suivant : " For the many, not the few " (" Pour le plus grand nombre, pas les particuliers ").

Depuis son arrivée à la tête du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, très marqué à gauche - il était ambigu sur son désir de quitter ou non l'Union européenne en 2016 -, a fait en sorte de changer la ligne idéologique de son parti pour s'orienter vers une gauche plus ferme. En revanche, la Première ministre sortante, Theresa May, membre du Conservative Party, prône un Brexit dur après sa réélection, et de nouveaux moyens policiers pour lutter contre le terrorisme, au détriment des droits de l'homme.

Pour autant, cela n'a pas empêché son adversaire de charger, l'accusant d'avoir réduit les effectifs de police du temps où elle était secrétaire d'Etat à l'Intérieur du gouvernement Cameron. Bref, l'issue de ces élections législatives est cruciale pour l'avenir du Royaume-Uni, qui décidera, avec un nouveau (ou non) Premier ministre et une nouvelle majorité à la Chambre des communes, de la manière de quitter l'Union européenne et de mieux lutter contre le terrorisme.