La propagande continue des deux côtés, et c’est aujourd’hui au tour de la Russie d’être sous les feux des médias. La police anti-émeute dans le centre de Moscou a choisi au hasard des manifestants présents dans la foule pour les arrêter, a déclaré un correspondant de la BBC présent durant la manifestation qui eut lieu dans la capitale. Le leader de l'opposition, Alexei Navalny, a été arrêté chez lui avant les manifestations, selon les déclarations de sa femme. Des milliers de partisans ont tenu compte de son appel à battre le pavé des rues de Moscou et d'autres villes russes, en protestation également contre le gouvernement de Vladimir Poutine.

"Alexei Navalny a été arrêté à l'entrée de notre bloc d'appartements", a de même précisé Yuliya Navalnaya sur Twitter, avant la manifestation. M. Navalny, qui a l'intention de briguer la présidence russe l'année prochaine, devait assister au rassemblement non autorisé dans le centre de la ville où siège le Kremlin. OVD-Info, une ONG, a déclaré aux médias russes que plus de 400 personnes ont été détenues lors de la manifestation moscovite. Plus de 300 individus ont également été privés de liberté lors du rassemblement de Saint-Pétersbourg, selon le site Fontanka.ru. La manifestation a pourtant bien commencé, grâce à sa foule hétéroclite. La rue Tverskaya était ainsi remplie de familles célébrant la Journée de la Russie (suite à sa souveraineté acquise en 1990).

De nombreux passionnés portaient des costumes historiques. Quelques milliers de manifestants se sont ensuite joints à la foule. Un grand nombre de policiers anti-émeutes étaient présents juste derrière eux…

La Russie face à ses dissidents

Les autorités russes ont d’abord annoncé que le rassemblement était illégal, avant de procéder aux arrestations.

De nombreux protestataires ont commencé à crier divers slogans, tels que "Poutine, voleur!" ou "La Russie sera libre". Dans une émission diffusée en direct par la chaîne de télévision libérale russe, Dozhd, des manifestants de Saint-Pétersbourg criaient le mot ‘’honte’’ alors qu'ils étaient menottés par la police. Parmi les personnes arrêtées, se trouvait Maxim Reznik, député de l'assemblée législative de la ville.

L'activiste influent Daniil Ken, quant à lui, a déclaré qu'il avait été arrêté alors qu'il quittait sa maison Saint-Pétersbourgeoise. La police avait plus tôt détenu plusieurs personnes lors de manifestations dans les villes de Vladivostok, Blagoveshchensk et Kazan. Des rassemblements similaires, menés par M. Navalny en mars, ont conduit à des centaines d'incarcérations. Ces incidents arrivent de plus à un très mauvais moment, alors que la Russie est encore accusée d’avoir favorisée l’accession de Donald Trump au pouvoir, sans preuves tangibles… Il s’agissait des manifestations les plus importantes depuis 2012, attirant des milliers de personnes. Un rapport publié par M. Navalny, qui accuse le Premier ministre Dmitri Medvedev de corruption, a poussé de nombreuses personnes à sortir dans les rues.