Souvent retenu par ses pulsions créatives, ce jeune artiste autodidacte en la matière ne pressent d’aucune manière sa vision intemporelle et le rapport qu’il entretient avec lui-même et l’univers dans lequel il évolue. Ses interrogations et son ressenti pourrait-on dire, absout indubitablement à une réinvention de sa carapace comme bouclier et de ses approches de pourfendeur d’émotions. Sous cette trame de couleurs vives avec lesquelles il trouve sans doute ses marques, Didier Ebanda noue avec son imaginaire une relation peu conventionnelle. Ceci au point d’en faire des productions à la limite de l’inconscience créative dont a l’habitude de s’acquérir la norme.

L’abstraction de son travail fait généralement suite à différentes interrogations, dont le commun des mortels ne peut se passer de jeter aux orties lorsqu’il faut que la lumière soit faite sur chacun de ses sujets.

Assez prolifique dans ses productions, l’artiste se concentre globalement sur des préoccupations ; un quelconque individu ne saurait s’y attarder dans son quotidien. En effet, ramenant ses aspirations sur les élucubrations cosmiques peu convoitées de son environnement vital, les avancées de sa pensée première ont pour la plupart du temps une relation d’inter-connectivité d’avec un univers au delà des galaxies. C’est ainsi que l’on a par exemple récemment vue naitre l’une de ses expositions assez suggestives : Vibrations calorifiques.

Doué en la matière pour faire promener l’esprit entre le réel et l’imaginaire, ce visionnaire en son genre accuse, rompt les liens peu connexes de ses émotions, édifie, palpe et régente simultanément un existentialisme encré sur un réalisme conventionnel, ceci en se récréant inlassablement sur sa foi en lui-même et celui de ses semblables.

Cette nouvelle exposition avec pour thème : l’Ambiguïté du vide a honorablement continué d’arpenter sans conteste cette suite logique de son appropriation visuelle, et consensuelle de son parcours autour de l’imprévu et du non visible. C’est ainsi que le Vendredi 21 juillet 2017 au lieu dit Immeuble Kazoo sis au quartier Dragages à Yaoundé, Didier Ebanda a tenu à faire découvrir son travail au public.

Cette exposition y sera présentée jusqu’au 28 Juillet en attendant un nouveau parcours de cet autodidacte hors norme.

L’ambiguïté du vide et sa perche d’incompréhensions, sous-entend l’immatériel

En parcourant au fur et à mesure les toiles exposées de l’artiste plasticien camerounais lors de son exposition, la remarque fut faite de constater que l’ensemble de ses toiles se seront nullement titrées. Le choix de ne point les nommer serait pour ce jeune homme une sorte de liberté pour lui et pour les personnes présentes visitant son travail. Effectivement, habitué à ce que les toiles aient une certaine dénomination, le public pense généralement se reconnaître lorsque le chemin semble tout tracé avec ces indices.

Toutefois, le plaisir de découverte et le principe de curiosité s’amplifient encore plus lorsque cette absente se fait savoir.

Selon certains artistes plasticiens, l’art se découvre et s’appréhende selon les esprits et les personnes. De ce fait, l’interprétation de chacun peut ainsi varier selon ses aspirations et ses humeurs. Cette pensée est également partagée avec le travail de Didier Ebanda. Loin d’être une suite bâclée, le concept de l’Ambiguïté du vide ne saurait avancer sans mener à des interrogations aussi étranges soient-elles. Le vide pour l’artiste étant sans une couleur réelle, il perçoit indubitablement son côté immatériel et ses imperfections à travers ses questionnements laissant ainsi le loisir à tout un chacun de porter un jugement.

L’art plastique astreint l’individu à se repositionner sur ses attributs de penseur libre

Après la présentation de son travail et des articulations tournant autour du vide, les questions ont commencés de fuser d’un peu partout dans le public venu découvrir son travail sur sa description du vide. La trame de fond en noir de l’ensemble de sa collection a aussi été une des préoccupations de l’Ambigüité du vide. Les motivations et le but de cette exposition intemporelle du néant, mettront en haleine le visu des amateurs d’art. Ceci suite à l’idée traversée par l’artiste dans l’accomplissement de son imaginaire au travers de l’ensemble de ses toiles. Didier Ebanda, une fois de plus, remet en question sa pensée en livrant généreusement cette fabrique de son âme face à son public.