La Corée du Nord vient de déclarer ce mardi qu'elle a testé avec succès un missile balistique intercontinental (ICBM). Sa trajectoire, d’après Reuters, laisse penser qu’une frappe atteignant l’Alaska est maintenant de l’ordre du possible. Cet essai a lieu quelques jours avant la réunion du G20, où les principales puissances mondiales discuteront des mesures à prendre pour lutter contre les programmes d'armement de Pyongyang. Le Nord de la péninsule poursuit sa défiance envers le Conseil de sécurité de l'O.N.U., ce qui s’additionne aux possibles sanctions américaines et sud-coréennes.

Le lancement, que les médias d'Etat de la Corée du Nord ont déclaré être commandé et supervisé par le leader Kim Jong-Un, a envoyé la fusée à 933 km des côtes, avec un temps de vol de 39 minutes. L’altitude atteinte est de de 2 802 km.

Plus tôt en cette journée, des responsables de la Corée du Sud, du Japon et des États-Unis ont déclaré que le missile avait atterri dans la zone économique exclusive du Japon (ZEE) après avoir été lancé depuis un aérodrome de Panghyon, à environ 100 km au nord-ouest de Pyongyang. "Le lancement du test a été mené avec le meilleur angle possible et n'a eu aucun effet négatif sur les pays voisins", selon les médias d'Etat de Corée du Nord. Le président sud-coréen, Moon Jae-in, qui a convoqué une réunion du conseil de sécurité nationale, a déclaré que le missile était de gamme intermédiaire, mais l'armée envisage également la possibilité qu'il s’agisse d'un missile balistique intercontinental (ICBM).

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, affirme qu'il va demander aux présidents de la Chine et de la Russie de jouer un rôle plus constructif dans les efforts visant à arrêter le programme d'armes de Pyongyang. "Les dirigeants du monde se réuniront lors de la réunion du G20. Je voudrais fortement appeler à la solidarité de la communauté internationale sur le problème nord-coréen", a déclaré Abe aux journalistes.

La Corée du Nord ne baisse pas le ton

Pyongyang continue donc sa propagande, au fil des mois. Le Japon a précisé ce lundi que les États-Unis, la Corée du Sud et Tokyo tiendront un sommet trilatéral sur la Corée du Nord au G20. Le leader chinois Xi Jinping sera également présent à la réunion du 7 au 8 juillet à Hambourg en Allemagne.

La Corée du Nord a mené quatre tests de missiles depuis que le nouveau président sud-coréen a pris ses fonctions en mai. Ce dernier a promis d'utiliser le dialogue ainsi que la pression pour maîtriser les programmes nucléaires de Pyongyang.

Le président américain Donald Trump, en réponse au dernier lancement, a écrit sur Twitter: "La Corée du Nord vient de lancer un autre missile. Ce gars a-t-il quelque chose de mieux à faire dans la vie?" Une attaque ironique évidente envers Kim Jong Un. Les responsables de la Maison Blanche ont précisé que Trump a été informé du dernier lancement, qui s'est déroulé quelques heures avant les célébrations du 4 juillet aux États-Unis.

Pyongyang a mené des activités liées aux missiles à un rythme sans précédent depuis le début de l'année dernière.

Les analystes disent cependant que le régime est loin de posséder un ICBM à pointe nucléaire. Mais Pyongyang essaie également de développer des armes de portée intermédiaire, capables de frapper les bases américaines dans le Pacifique.