Malgré le fait que la Chine soit le quatrième producteur mondial de pétrole et le 6ème de gaz naturel, elle n’est pas pour autant auto-suffisante. De plus, nous savons que la Chine deviendra la première puissance mondiale, mais nous ne savons pas quand. E,t pour y parvenir rapidement, l'Empire du Milieu n’a pas hésité à se diriger vers le continent africain. Ce grand continent, délaissé par la mondialisation pendant des années, dissimulerait environ un tiers des ressources naturelles non exploitées de la planète. Le gouvernement chinois multiplie donc les contrats avec les pays africains, dans le secteur des ressources minières notamment.

Pékin investit tous azimuts en Afrique mais l'exploite parfois illégalement

La République populaire de Chine propose des contrats défiant toute concurrence. La Chine vend aux africains des routes, des hôpitaux, des chemins de fers, des raffineries, des lignes téléphoniques. Par exemple, en 2010, la Chine et la République Démocratique du Congo (RDC) ont signé un contrat sur vingt ans, où la Chine repartira avec plus de 10 millions de tonnes de cuivre, 620 000 tonnes de cobalt et près de 400 tonnes d’or. Concernant le cobalt, la RDC possède à elle seule, la moitié des réserves mondiales connues, la Chine a même importé plus des trois quarts de ses besoins en métal bleu (surnom donné au cobalt).

Bien souvent, la réalité ne correspond pas aux chiffres officiels. En RDC et au Rwanda, 700 tonnes de tantales ont été extraites illégalement et envoyées vers la Chine en 2009. Au lieu de 100 tonnes pour chacun des deux pays prévus officiellement. Des millions de dollars dans le vent, ou plutôt dans la poche des politiques africains.

Vendeur, acheteur et prêteur : la Chine

En réalité, cet échange soulève plusieurs problèmes puisque le vendeur et l’acheteur vont être la même personne. L’entreprise qui va construire l’autoroute, l’hôpital ou la raffinerie, sera une entreprise d’État chinoise. L’entreprise qui va extraire le pétrole va être aussi une entreprise d’Etat chinoise.

La compagnie qui va prêter va être aussi une banque d’Etat chinoise. Donc le vendeur et l’acheteur seront la même personne.

Une croissance remarquable... mais une vie difficile pour les populations

Malgré un taux de croissance qui a tendance à ralentir, les pays africains enregistrent parmi les plus fortes croissances économiques au monde (de 4,5 à 5%, en moyenne). La croissance est même à deux chiffres pour l’Ethiopie (+10,3%), elle est de +8,3% pour la Côte d’Ivoire. L’Afrique Sud, par exemple, a beau être le premier partenaire commercial africain des chinois, et l’un des plus fournis en ressources minières, le pays connait 40% de chômage selon les économistes (50% chez les 15-24 ans). Le pays, à bout de souffle, camoufle les chiffres liés au chômage: il fait état de 25% de chômeurs selon le gouvernement sud-africain, un chiffre contesté par les économistes.

En Zambie (au sud du continent), on connait une croissance de +5% depuis une dizaine d’années, mais avec un indicateur de développement humain les plus faibles au monde (141ème sur 169 en 2013, selon le Programme des Nations unies pour le développement) et une durée de scolarisation de 6 ans. Le Nigéria ou l’Angola, premier et deuxième producteur de brut d’Afrique, ont connu une croissance de 5 à 6 % par an depuis dix ans, mais leur taux de chômage n'a pas diminué et la pauvreté ne recule pas non plus malgré les formidables investissements chinois. Cet argent récolté par les pays africains, reste bien souvent dans les poches des personnes qui sont souvent au sommet de l’État, et il n’est pas redistribué.

Présente depuis une vingtaine d’années sur le continent africain, la Chine profite des ressources de son sol pour parvenir à ses objectifs, définis par le Président chinois: améliorer la vie de ses 1,3 milliards d’habitants. Et, surtout, devenir rapidement sous son mandat la première puissance mondiale. Les seuls chiffres connus de ces échanges commerciaux ne sont qu’en réalité que la partie émergée de l’iceberg.