La tension est encore à son comble au Vénézuela. Des mobilisations violentes continuent d’enflammer les rues de Caracas et d’autres centres urbains du pays. Les partisans qui dénoncent la répression et la violence s’affrontent contre ceux qui soutiennent le président du pays : Nicolas Maduro. Ces violences urbaines durent maintenant depuis plus de trois mois, laissant derrière elles plus de 90 morts et 15,000 blessés. Les photographes vénézuéliens sont aux premières loges pour nous tenir informés et nous montrer la réalité de ces batailles urbaines très dangereuses.

Le centre de la capitale et les environs du ministère de l’Intérieur se révèlent être les quartiers les plus risqués. La vie des hommes y est en jeu. Les tirs de gaz lacrymogènes peuvent y précéder parfois les coups de fusils à balles réelles, entre deux lancers de cocktails Molotov. Les reporters sont parfois aussi pris pour cible. Mais le travail qu’ils fournissent nous permet de nous plonger au cœur de l’action, comme en immersion dans le chaos. Des stations de métro sont fermées, les policiers et militaires sont présents en nombre sur les grandes avenues. Valecia a été le théâtre d’attaques contre des commerces et de bagarres entre manifestants et forces de l’ordre. Les étudiants, malgré ce climat hostile, continuent à défiler sur les grandes artères de la capitale.

Les pierres y volent, alors que le pays continue de connaitre une crise économique et politique profonde.

Maduro divise toujours le Venezuela

Les opposants continuent de demander le départ du chef de l’Etat avant la fin de son mandat qui doit avoir lieu fin 2018. La pénurie de médicaments et d’aliments, alliée à une inflation très inquiétante de plus de 720% rend la situation encore plus explosive.

Le chef de l'armée a recemment demandé publiquementà l'armée de cesser ces atrocités. Le chef de l’état refuse des élections anticipées. Et, pendant ce temps, les reporters et anonymes prennent des risques insensés pour témoigner de la réalité de la rue. Avec parfois un simple appareil photo, ou un smartphone pour se protéger.

L’étincelle qui a déclenché ces manifestations hostiles est ce que les opposants appellent ‘’ une tentative de coup d’état ’’. La cour suprême du pays s’est arrogée au début du printemps les pouvoirs du Parlement. Les citoyens, reporters, amateurs ou professionnels, ont alors commencé à descendre dans la rue, au milieu de la guérilla urbaine. Le Pape François a posté un message sur les réseaux sociaux où il appelle à trouver une solution pour mettre un terme à cette crise. Mais rien ne semble indiquer que ces violences vont se calmer. Tout ceci alors que le pays s’apprête à célébrer son jour de l’indépendance, ce 5 juillet.