Quelques jours après l'attentat de Barcelone, la journée de lundi s'est avérée décisive. En effet, le dernier membre connu de la cellule terroriste de Barcelone a été abattu après avoir été attrapé par la police, alors qu'il portait une fausse ceinture d'explosifs. Younes Abouyaaqoub a été tué à environ 50 kilomètres à l'ouest de Barcelone, quatre jours après qu'il ait conduit une camionnette le long du boulevard touristique bondé de Las Ramblas, tuant 13 personnes et en blessant plus de 130. La police a déclaré que Abouyaaqoub a crié: »Allahu Akbar » juste avant d'être abattu à l'extérieur de Subirats, peu de temps après que la population locale ait appelé la police pour signaler sa présence.

« Nous cherchions 12 personnes et ils sont maintenant tous morts ou en détention », a confié le chef de la police catalane, Josep Lluís Trapero, visiblement plutôt satisfait de ce dénouement. Malgré tout, comme l'ont confirmé les autorités, une enquête sur les liens internationaux éventuels de la cellule restera ouverte.

Il portait une fausse ceinture d'explosifs

Cinq autres membres de la cellule, dont le frère de la personne abattue, Houssaine d'Abouyaaqoub, ont été abattus par la police dans la ville de Cambrils, vendredi dernier, au lendemain de l'attentat de Barcelone. Ils portaient également de fausses ceintures d'explosifs. Un dispositif qui « oblige » la police à faire feu, afin que les terroristes soient abattus, plutôt qu'arrêtés puis interrogés.

Quant à Younes Abouyaaqoub, 22 ans, il avait fui Las Ramblas à pied et aurait tué une 14ème personne pour prendre sa voiture et s'échapper de la ville. Un peu plus tôt dans la journée de lundi, la police catalane avait pourtant affirmé qu'elle n'était pas sûre que Abouyaaqoub soit encore dans la région de Barcelone. La possibilité qu'il ait rejoint la France faisait notamment partie des éventualités.

Plus de 800 points de contrôle de véhicules ont été installés à la suite de l'Attaque et l'Espagne a triplé le nombre d'officiers travaillant sur des opérations anti-terroristes. Un dispositif majeur qui a donc permis d'abattre ou d'arrêter douze personnes suspectes en moins d'une semaine et de démanteler cette cellule terroriste.

Pendant ce temps, jusqu'à un millier de musulmans ont défilé dans les rues de Las Ramblas derrière le slogan « Les musulmans contre le terrorisme ».

Barcelone toujours en deuil

Les enquêteurs antiterroristes tentent d'établir si la cellule de Barcelone avait des liens avec les terroristes responsables des attaques de Paris de novembre 2015 et les attentats à Bruxelles quatre mois plus tard. La police a également inspecté des propriétés à Ripoll, la petite ville du nord de la Catalogne, où presque tous les suspects de la cellule vivaient. L'enquête porte sur Abdelbaki Es Satty, un homme de 40 ans qui était un imam à Ripoll depuis deux ans. Es Satty est maintenant présumé mort, puisqu'il aurait été tué dans l'explosion accidentelle survenue la semaine dernière dans le lieu de « résidence » de cette cellule terroriste.

La police a récupéré plus de 100 bouteilles de gaz des débris de cette explosion et a déclaré avoir trouvé des traces de triperoxyde de triacétone, un explosif utilisé dans plusieurs attentats terroristes ces dernières années. Des tentatives ont été faites par la cellule terroriste afin de réaliser une grande bombe et un certain nombre de bombes plus petites pour être emballées dans trois fourgonnettes qu'elle avait loué, en utilisant la carte de crédit d'Abouyaaqoub. Un scénario qui, fort heureusement, n'a jamais eu lieu suite à cette explosion accidentelle.