L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva et son fils, Luís Claudio Lula da Silva, devraient prochainement appeler Nicolas Sarkozy et François Hollande comme témoins de la défense, dans l'affaire de l’achat des avions de combats Gripen. Depuis novembre 2016, les Silva sont accusés, par le parquet fédéral brésilien, d’avoir usé de leur influence pour favoriser l’offre de Saab (Gripen) aux dépens de Dassault Aviation (Rafale) et du Boeing (F-18).

Lula aurait influencé le gouvernement de Dilma Rousseff (à l'époque présidente du Brésil), afin d’aider Saab à remporter l’offre.

En échange, le fils de l’ex-président aurait reçu 700.000 euros de la part de la société de conseil «Marcondes & Mautoni », qui compte le constructeur suédois parmi ses clients. Le parquet poursuit Lula pour trafic d'influence, blanchiment d'argent et participation à une organisation criminelle

En plus de Sarkozy et Hollande, l'ancien président demande également le témoignage de deux personnes résidant en France et de dix autres en Suède. Les avocats de Lula n'ont pas précisé la manière dont les témoins ont été choisis.

La France était en tête dans la course ?

En décembre 2013, le Brésil a annoncé que l’entreprise suédoise avait surpassé ses concurrents, cependant Dassault Aviation était considérée à l’époque l’entreprise favorite pour fournir les 36 avions de combat.

Les négociations furent longues, quatre ans plus tôt, Nicolas Sarkozy avait déjà fait une visite au Brésil pour en discuter. En décembre 2012, Dilma Rousseff avait était également reçue en grandes pompes, par le président Hollande, à l’Elysée. Cependant, le gouvernement brésilien avait bien surpris la diplomatie française avec son choix.

Après cet échec, la presse française s’est interrogée sur la raison pour laquelle le Rafale avait perdu l'appel d'offre, une fois que le Gripen était moins cher que le Rafale. Cependant, d'après le gouvernement français, le Brésil cherchait plutôt un avion de surveillance que de combat. « Le Brésil n'était pas une cible prioritaire pour le Rafale », avait réagi, au lendemain de l'annonce, le ministre de la Défense de l’époque, Jean-Yves Le Drian.

Lula visé par la justice brésilienne

Dans une autre affaire, l’ancien président Lula avait déjà étè condamné, par le juge Sérgio Moro, à neuf ans et six mois de prison pour corruption passive et blanchiment d'argent, après l’opération « Lava Jato » (lavage express), impliquant la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras.