Stephen Paddock, le tireur qui a tué 58 personnes et blessé 489 autres dimanche dernier à Las Vegas, aurait un passé assez trouble, et les enquêteurs ont des difficultés à retracer son parcours. Cependant, un élément est désormais confirmé : cela faisait des dizaines d'années que Paddock stockait des armes à feu au sein de ses trois domiciles situés aux Etats-Unis. Hier mercredi, le shérif de Las Vegas, Joe Lombardo, a déclaré que le tueur avait vraisemblablement préparé son geste en louant une chambre à l'hôtel Mandalay Bay avant de faire feu depuis sa fenêtre sur des centaines de personnes positionnées au pied de l'immeuble pour assister à un concert de musique country.

Stephen Paddock, âgé de 64 ans, menait une vie assez discrète, voire secrète, avant de décider de passer à l'acte et de commettre un attentat en plein centre de Las Vegas, sur la célèbre avenue du Strip. Depuis quelques années, il était à la retraite et vivait de ses investissements dans l'immobilier. Mais le FBI américain a refusé de répondre aux questions des journalistes concernant sa compagne d'origine philippine, Marilou Danley. Bien que l'hypothèse d'un attentat islamiste ait été écartée, les enquêteurs tiennent à boucler leurs investigations afin de connaitre les motivations de Paddock et l'existence d'éventuel(s) complice(s).

Le stock d'armes à feu de Stephen Paddock

Hier mercredi, il était encore impossible de connaitre le nombre exact d'armes à feu possédées par le tueur.

Des milliers de munitions ont tout d'abord été retrouvées dans la chambre d'hôtel que Paddock avait louée au Mandalay Bay Resort de Las Vegas. Les enquêteurs ont également perquisitionné son véhicule, où ils ont découvert plus de 1600 autres munitions, mais aussi du nitrate d'ammonium et du Tannerite, substances utilisées pour fabriquer de puissants explosifs.

Paddock a également investi sa chambre d'hôtel avec pas moins de 13 valises. Pour ne pas se faire repérer, il attendait que le personnel de la réception soit occupé à se relayer vers 7 heures, 15 heures et 22 heures pour acheminer la totalité de son arsenal meurtrier. Selon le shérif Lombardo, il est évident que Stephen Paddock pensait survivre au massacre et continuer ses forfaits, mais il s'est finalement donné la mort dimanche soir après avoir tué plus de 50 personnes.

Le courage d'un agent de sécurité

Dans sa plus récente déclaration aux médias, Joe Lombardo a également expliqué qu'un agent de sécurité de l'hôtel Mandalay Bay avait tenté de maîtriser le tueur en pénétrant par surprise dans sa chambre, dont la porte d'entrée était trouée à plusieurs endroits par les munitions. Mais Paddock lui a tiré dessus, le blessant à plusieurs reprises. L'agent de sécurité a tout de même réussi à redescendre au rez-de-chaussée afin d'indiquer à la police où se trouvait le tireur, avant d'aider les forces de l'ordre à évacuer les chambres environnantes. Il lui a ensuite été demandé de quitter les lieux et de se rendre à l'hôpital pour soigner ses blessures.

Des zones d'ombre

Plusieurs questions restent cependant sans réponse à l'heure où nous publions ces lignes. Le FBI se demande tout d'abord pour quelle raison Paddock a arrêté de tirer après avoir créé la panique parmi les spectateurs du concert de country. Les enquêteurs présument que c'est à cause de l'arrivée de l'agent de sécurité devant la porte de sa chambre.

Les autorités sont également à la recherche d'éventuels complices. La compagne de Paddock, Marilou Danley, avait la même passion que lui : l'argent et les casinos. Selon une source proche de l'enquête, elle aurait été mise hors de cause mais continue cependant d'être interrogée en qualité de témoin.