Rendre hommage à ses ancêtres a toujours fait parti de la culture première en Afrique. Rester traditionaliste dans ses démarches en général sous-entend un réel attachement à une identité que revendiquent la plupart des africains. Carin Bakousse, cet artiste originaire de la région de l’Est du Cameroun, a voulu à sa manière nous exprimer son ressenti et ses expériences à travers ses productions musicales tout droit venues de son dialecte Maka. Ayant deux albums à son actif dont : De New York à Nguélémendouka sorti en 2013 avec le célèbre single Beringa (d’où est tiré le remix avec Marthe Zambo en 2014) et Me keu ne wo (signifie Je vais avec toi en langue Maka) sorti en 2016 avec le célèbre single Won da teg nyoul (en featuring avec Roger Etia), Carin Bakousse nous présente A te wake papa en hommage aux êtres disparus.

En Afrique on a souvent l’habitude de dire « les morts ne sont pas morts », avec ce titre l’artiste a voulu faire un clin d’œil à nos traditions en célébrant la mort des êtres chers dans cette chanson si significative pour lui. En effet son père étant l’avocat Maître Bakousse disparu depuis quelques années, il compte ainsi rendre un hommage à ce modèle qui lui a donné la vie.

Récemment invité au FENAC (Festival National des Arts et de la Culture du Cameroun) 2016, à la fête de l’unité (20 Mai) et pratiquement dans tous les évènements culturels connus (Rentrée culturelle, fête de la musique, CERAC, cinquantenaire de la réunification Buéa…) il décide de créer le projet : Bertoua World Wide (initié en 2010 et effectif en 2012).

Ce projet consistait à présenter au monde entier la culture venant de l’Est-Cameroun de manière un peu soft notamment à travers sa musique, sa danse, sa sculpture, sa mode, son cinéma et ses documentaires. « Ma musique je la définie comme mon chemin jusqu’ici parcouru et j’ai déjà beaucoup marché depuis ma naissance. Du coup j’ai puisé plusieurs styles qui ont affectés ma vie.

Cela va du Makossa que j’ai consommé involontairement depuis l’âge de 6 mois, au Hip-Hop en passant par bien d’autres rythmes tels que l’Ayanga ». Aime ainsi se définir cette artiste proche de ses traditions.

La musique Bantoue revisitée par cet adepte de la culture mixte traditionnelle et moderne

Ecouter la musique permet de s’évader et de bien se sentir dans son environnement.

Travailler sur ses projets créatifs renforce encore mieux cette capacité de partager les moments de la vie et le vécu de ses pairs. Carin dans sa nécessité de vouloir se faire une place dans cet échiquier musical du Cameroun, a ainsi permit à travers sa plateforme Bertoua World Wide de découvrir de nouveaux talents et en second recours les présenter au grand public.

Interrogé sur ses motivations il répondra automatiquement : « J’aimerais mieux encrer ma musique dans le monde et me rassurer des échanges culturels, car moi j’ai beaucoup appris d’autres cultures et je leur apporte aussi la mienne. Ce n’est certes pas facile, mais il faut l’accepter et avec le temps nous y parviendrons. Je m’inspire en général de la vie et de ses tares qui minent la société. La culture Bantoue pour moi est la preuve de l’existence des Bantous surtout de leur identité ».