La Corée du Nord ne faisait plus parler d'elle depuis plusieurs semaines. Mais le pays dirigé par Kim Jong-Un a effectué un essai d'un missile balistique à longue portée qui a atterri au large des côtes du Japon, déclenchant par riposte un essai de lancement de la Corée du Sud. Tout cela a donc pour effet de relancer les tensions dans la région. Le Pentagone a publié une déclaration disant que l'arme testée était un missile balistique intercontinental (ICBM). Les premiers rapports de Séoul suggéraient qu'il provenait d'un lanceur mobile et a été tiré vers 3 heures du matin heure locale.

Le missile aurait volé pendant 50 minutes, sur une trajectoire très haute atteignant 4 500 km au-dessus de la Terre avant de descendre à près de 1 000 km du site de lancement. Cela en ferait le missile le plus puissant que la Corée du Nord a testé jusqu'à présent. Sa portée pourrait même être suffisante pour atteindre Washington, la côte ouest des États-Unis , l'Europe ou encore l'Australie. La Corée du Nord serait donc désormais en mesure d'atteindre directement les États-Unis avec un tir de missile. Une donnée qui change complètement la situation entre les deux pays, puisque le sol américain semblait jusque-là hors d'atteinte du régime de Kim Jong-un.

La Corée du Nord calme depuis le 15 septembre

Ce lancement nocturne, qui visait à tester de nouvelles capacités et à démontrer que Pyongyang pourrait riposter à toute tentative de frappe préventive contre le régime, inquiète forcément du côté des Etats-Unis. « Il est allé plus haut franchement que tout autre tir précédent », a déclaré le secrétaire américain à la Défense, James Mattis.

« C'est un effort de recherche et développement de leur part pour continuer à construire des missiles balistiques qui peuvent menacer n'importe où dans le monde ». Il a ajouté que le programme de missiles nord-coréen « menace la paix mondiale, la paix régionale et certainement les Etats-Unis ». « Nous allons nous en occuper ...

c'est une situation que nous allons gérer », a de son côté simplement commenté Donald Trump. Le président des Etats-Unis est l'ennemi public numéro un de la Corée du Nord, après une guerre des mots qui est allée très loin entre lui et Kim-Jong un. Il y a quelques semaines, lors de son déplacement en Asie, Donald Trump avait pourtant assuré qu'il était prêt à s'asseoir et à discuter avec le leader nord-coréen. Une option sans doute écartée après ce nouveau test de missile balistique, vécu comme une provocation par Washington.

Trump avait lancé un avertissement à la Corée du Nord

Quelques minutes après le lancement, les chefs d'état-major sud-coréens ont annoncé que Séoul avait mené un exercice impliquant le lancement d'un missile de « frappe de précision », signalant qu'il était prêt à réagir immédiatement à toute attaque venant du Nord.

Il s'agissait du premier test de missiles balistiques nord-coréen depuis le 15 septembre dernier. Ce lancement est également un coup dur pour la Russie. La veille, Moscou avait affirmé que la pause dans les lancements de missiles suggérait que Pyongyang était prêt à désamorcer les tensions. La Corée du Nord a donc répondu à cette idée par la négative, Kim Jong-un montrant une fois de plus les muscles, alors que la voie de la diplomatie semblait plus que jamais ouverte. « C'est une administration très différente de celle des Etats-Unis dans le passé. Ne nous sous-estimez pas. Et ne nous tentez pas », avait déclaré Donald Trump lors de son déplacement en Corée du Sud. Il semble que le leader nord-coréen n'ait pas suivi le conseil du chef d'Etat américain. Et plus que jamais, un conflit opposant les Etats-Unis à la Corée du Nord semble imminent.