La Commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne vient de publier un rapport sur la compagnie aérienne Mahan Airline. Il s’agit de la première compagnie aérienne privée iranienne, opérant des vols réguliers et saisonniers vers 43 destinations internationales, y compris la France. Ce rapport révèle qu’elle appartient aux Gardiens de la Révolution (Padaran), sous le couvert d’une entreprise privée. Les pasdaran ont récemment été inscrites sur la liste des organisations terroriste américaine et il est illégal de commercer avec eux.

La société Mahan Airline fonctionne soi-disant comme une société privée. Soi-disant, car il s’agit en réalité d’une société d’État fondée avec le capital et le soutien du gouvernement. En effet, la compagnie est rapidement devenue l’une des plus grandes entreprises en Iran, notamment grâce à ses nombreuses relations avec les hauts responsables du gouvernement. Le régime des mollahs présente cette société, et de nombreuses autres, comme une "institution privée" afin d’éviter les sanctions internationales. Il s’agit d’une preuve supplémentaire qu’une grande partie de l’économie du pays est sous le contrôle des Gardiens de la révolution et établissements affiliés. En effet, le CGRI contrôle actuellement plus de 50% du produit intérieur brut de l’Iran.

Or, les bénéfices des relations économiques avec ce régime financent directement la répression dans le pays et l’exportation du terrorisme de la guerre et du fondamentalisme dans le monde entier.

Le rapport du CNRI révèle que Mahan Airline collabore non seulement avec les pasdaran, mais qu’elle est également entièrement contrôlée et détenue par ces derniers.

Par ailleurs, le rapport démontre que les principales figures de la société font partie des officiers supérieurs des pasdaran. En outre, Mahan Airline a fourni des moyens de transfert de personnel, d’équipement et de matériel au régime syrien de Bachar al-Assad ainsi qu’au Hezbollah au Liban.

Le 16 janvier 2016, l’administration Obama a accepté de libérer sept agents du régime iranien condamnés à plusieurs années de prison aux Etats-Unis pour crimes graves et de retirer les notices rouges d’Interpol de 14 agents, en échange de la libération de quatre ressortissants américains détenus en Iran.

Or, ces agents iraniens comprenaient trois hauts fonctionnaires de Mahan Airlines inculpés pour leur participation à des activités illicites.

Mahan Airline : un cas non isolé

Mahan Airline n’est pas la seule compagnie aérienne du pays à opérer pour le Corps des gardiens de la révolution islamique. En effet, de nombreuses compagnies aériennes iraniennes jouent un rôle clé dans l’ingérence de l’Iran dans la région, par exemple via le transfert de personnel et la logistique. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs été sanctionnées pour divers motifs, dont l’inscription de ces entités sur la liste noire des groupes terroristes, le contrôle de ces entreprises par les Gardiens de la révolution et la production et prolifération des armes de destruction.

Les solutions

Le rapport du CNRI conclut qu’une série de mesures doit être mise en place. Elle comprend l’interdiction de l’accès du régime des mollahs, du ministère du Renseignement, des pasdaran et de leurs affiliés (dont Mahan Co.) au système bancaire mondial, des actions concrètes pour empêcher l’envoi de forces et d’armes du régimes à l’étranger, l’éviction du régime clérical de la région et l’expulsion des Gardiens de la révolution et de leurs mercenaires de l'Irak, de la Syrie, du Yémen, du Liban et de l'Afghanistan, ainsi que des sanctions internationales à l’encontre de Mahan Airlines et ses sociétés affiliées.

Des sanctions internationales pourraient également être imposées aux pays qui continuent d’entretenir des relations avec la compagnie aérienne, à l’instar de la France.

En effet, Mahan opère 3 vols hebdomadaires entre Paris Charles de Gaulle et Téhéran depuis juin 2016, et prévoit d’ajouter un quatrième vol. Rappelons que l’armée des pasdaran du régime iranien a récemment été inscrite sur la liste des entités terroristes par le Département du Trésor des États-Unis.

Enfin, le CNRI réclame plus de sévérité vis-à-vis du régime. Selon la présidente du CNRI Maryam Radjavi, « Si les pasdaran avaient été reconnus plus tôt comme entité terroriste et traités en conséquence, la situation dans la région en général et en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen et en Afghanistan aurait été totalement différente. Il est temps de sanctionner immédiatement tous les individus, entités, institutions et sociétés affiliées aux pasdaran et leurs contreparties commerciales. »