Du ruthénium 106 a été relâché en masse dans l’atmosphère, selon les autorités de sûreté Nucléaire françaises. Des simulations ont permis de localiser approximativement la zone de rejets entre la Volga et l’Oural. Si La Russie dément toute implication, il semblerait qu’au moins 14 pays européens aient détecté une quantité assez faible d’un radionucléide, le ruthénium 106, dans l’atmosphère. Concentration provenant probablement d’un accident dans une installation de cycle du combustible nucléaire puisque les autres pistes ont été écartées.

Accident nucléaire : le ruthénium 106

Le ruthénium 106 est un produit de fission artificiel qui provoque une contamination durable une fois retombé au sol et sur la végétation. Il faut compter un an avant que la radioactivité ne diminue de moitié, selon la commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD). D'après l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), les quantités relâchées, entre 100 et 300 térabecquerels, auraient nécessité la mise en place d’un plan de protection des populations autour de la zone de rejets si l’accident avait eu lieu en France.

Conséquences pour l’Europe ?

S’il peut être cancérigène, le ruthénium 106 n’a pas été retrouvé en quantité suffisante dans l'atmosphère français pour déclencher un état d’alerte.

L’IRSN juge que le risque de contamination des denrées importées est très faible, tout comme le risque pour la santé humaine et l’environnement.

L'avis du CRIIRAD ne va pas dans le même sens. Bruno Chareyron, directeur du laboratoire du CRIIRAD, s'est inquiété de la situation. Selon lui, si les rejets s'élèvent à 300 térabecquerels autour de la zone accidentée, cela équivaut à 350 000 fois plus que la quantité annuelle autorisée pour la centrale de Cruas en Ardèche.

Dans un rapport, La CRIIRAD appelle les Etats européens à plus de vigilance. Il suggère la mise en oeuvre d'un programme de surveillance radiologique spécifique des denrées importées depuis cette zone pour contrôler leur contamination, non seulement par le ruthénium 106 mais également par d'autres substances radioactives.

Aussi, un mois après les premières constatations, le lieu exact de l'accident demeure inconnu.

Le rapport du CRIIRAD préconise donc l'utilisation de tous les moyens nécessaires pour localiser précisément l'origine des rejets. Ceci afin de mettre en place un plan de protection des populations vivant à proximité.