Heinz-Christian Strache, du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), s'est entendu avec Sebastian Kurz, du parti populaire (ÔVP) afin de gouverner ensemble pour les cinq prochaines années. Depuis les élections Présidentielles puis législatives, l'extrême droite avait fait une percée dans le pays d'Europe centrale.La suite du programme est claire : le pacte de coalition sera officiellement ratifié samedi tandis que le président de la République autrichienne, Alexander Van Der Bellen, investira le nouveau gouvernement lundi, avec Sebastian Kurz comme chancelier à sa tête.

Le parti ÖVP a eu le choix

Sebastian Kurz n'avançait pas masqué. Les intentions de son parti, vainqueur des élections législatives du 15 octobre 2017, de se hisser au pouvoir étaient claires. Les tractations avec le parti de la liberté d'Autriche ont débuté 9 jours plus tard. Sebastian Kurz, alors ministre des Affaires étrangères, et son parti étaient arrivés en tête des élections avec 30,5 % des voix, devant le parti social-démocrate SPÖ (26,9%) et le FPÖ (26%). l'ÖVP a donc eu le choix de lâcher son ancienne alliance avec le SPÖ après 10 ans de gouvernance commune.

L'ÖVP et le FPÖ, maintenant aux commandes de l'Autriche, abordent des thèmes tournant autour de l'euroscepticisme, l'anti-immigration, surfant sur les thématiques sécuritaires.

Heinz-Christian Strache, 48 ans, a pris la succession de l'élément déclinant du parti Jörg Haider en 2005. Le patron du FPÖ n'a cessé de vouloir faire reluire l'image de son parti en évitant tout dérapage médiatique. Mais au final, c'est en faisant mieux que Strache dans les urnes que Sebastian Kurz prend les rênes de l'Autriche tout en assurant au parti allié des postes ministériels.

L'essentiel sur Sebastian Kurz

Son air malicieux en dit long. Engagé très tôt en politique, il rejoint le parti populaire de l'ÖVP à 17 ans et entre au gouvernement à 25 ans en tant que secrétaire d'Etat à l'intégration. A 27 ans, les choses sérieuses commencent, il entre au gouvernement comme ministre des Affaires étrangères.

Malgré sa jeune carrière politique, il est aussi celui qui a défié Angela Merkel en martelant qu'il fallait fermer la route des Balkans pendant la crise migratoire de 2015, tout en critiquant la politique d'accueil de l'époque de la chancelière allemande. Cependant, comme le rappelle le New York Times citant Dietmar Neuwirth du quotidien autrichien Die Presse : "Monsieur Kurz a promis beaucoup de choses, mais ces promesses exigent une confirmation".