Donald Trump avait décidé de déplacer l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, qu'il reconnait comme étant la capitale d'Israël. Contrairement à ce qu'il se dit, ce n'est pas la reconnaissance de Jérusalem comme capitale qu'il s'agit, mais bel et bien d’un transfert d'ambassade, car les États-Unis avaient déjà reconnu Jérusalem sous le mandat de Bill Clinton avec une loi appelée "Jerusalem Embassy Act" et votée à l'unanimité par le Congrès en 1995. Elle prévoyait également la mise en place d'une ambassade à Jérusalem. Cependant, depuis Clinton, chaque président des États-Unis avait décidé de repousser l'application de cette loi alors qu'ils en avaient fait la promesse.

Donald Trump n'a fait que l'appliquer, ce qui, comme nous le verrons, a créé de nombreuses contestations au sein de la communauté internationale.

Une majorité des pays membres de l'ONU a voté pour une condamnation de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël

Sentant le vent tourner contre lui, Donald Trump n'avait pas hésité à menacer de sanctions financières quiconque voterait contre sa décision. Or les menaces n'ont aucunement intimidé les États membres qui ont, lors de l'assemblée générale de l'organisation, pour une grande partie dénoncé la reconnaissance de Jérusalem. Ainsi, 128 pays sur 193 ont voté en faveur d'une résolution pour la condamnation de la décision unilatérale de Washington.

35 États se sont abstenus et 9 États ont voté contre cette résolution. Fort de cette quasi-unanimité, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a exhorté Donald Trump de revenir sur sa décision aussi vite que possible.

Ce camouflet international a déclenché de nombreuses contestations contre cette résolution aux États-Unis, qui ont utilisé leur droit de veto pour la rendre inapplicable.

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a clairement évoqué sa rancœur envers cette décision, déclarant qu'elle considérait ce vote comme "une insulte que nous n'oublierons pas".

Se sentant soutenu par la communauté internationale, le leader palestinien, Mahmoud Abbas, en visite à Paris ce vendredi 22 décembre, a clairement signifié qu'il ne considérait plus les États-Unis comme légitimes en tant que médiateurs dans le conflit Israëlo-Palestinien qui dure depuis un demi-siècle : "Nous n’accepterons aucun plan de la part des États-Unis à cause de cette violation du droit international".