Lors des élections présidentielles, Donald Trump avait été élu à 62% en Alabama. Autrement dit, aucune raison pour lui de s'inquiéter au sujet des Sénatoriales dans cet État du Sud. En effet, le président Américain avait plus que tout soutenu son confrère ultra-conservateur Roy Moore bien qu'accusé, le 9 novembre dernier, d'agression sexuelle sur mineure. Quant à lui, Doug Jones, 63 ans, homme politique démocrate, talonnait son adversaire dans les sondages, après avoir mené une campagne des plus virulentes dans ce bastion.

Un candidat de confiance ?

Roy Moore avait auparavant été destitué de ses fonctions à deux reprises, notamment en 2016 après avoir refusé de faire passer la loi légalisant le mariage homosexuel. Bien connu pour ses valeurs chrétiennes, politicien très controversé, celui-ci n'hésitait pas à sortir une arme en meeting. Cet ancien magistrat avait reçu le soutien de Donald Trump lorsqu'il annonçait quelques jours avant le scrutin "Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un siège au Sénat. Allez voter pour Roy Moore". En effet, si Roy Moore n'était pas élu, le nombre de Républicains au Sénat passait de 52 sièges à 51 sur 100... Et c'est ce qui s'est effectivement passé...

Doug Jones a été élu à 49,9% des voix contre 48,4% pour son adversaire.

"Le coeur de cette élection s'est joué sur la dignité et le respect", a déclaré le vainqueur. Doug Jones, devenu connu en condamnant des membres du Ku Klux Klan, auteurs d'un incendie déclenché dans une église Noire et qui avait tué quatre fillettes dans les années 1960. Et, après plusieurs heures d'attente, le Républicain n'avait pas encore reconnu sa défaite et annonçait depuis son QG à Montgomery : "Quand le vote est si serré, ce n'est pas terminé", avant de demander à ce que l'on recompte les voix.

Pourtant, 20 000 d'entre elles le séparaient de Doug Jones.

La réaction du président Donald Trump

En élisant un Démocrate, c'est un coup de poignard de la part des Alabamiens que se prend le président américain, ainsi déclenchant un véritable séisme politique. Il a cependant répondu en un seul tweet lourd de sens au résultat :

"Félicitations à Doug Jones pour cette victoire âprement disputée.

[...] Une victoire est une victoire."

Nous pouvons nous demander si Donald Trump regrette d'avoir apporté son soutien à Roy Moore. C'est un gros coup dur pour le président, puisque la marge de manœuvre des Républicains au Sénat est désormais très maigre.