La Californie: ses plages, son soleil, ses stars et désormais son cannabis. Depuis le 1er Janvier 2018, le Golden State est le premier des Etats-Unis d'Amérique à avoir légalisé la vente et la consommation du cannabis récréatif. Comment et pourquoi la Californie a-t-elle fait ce choix? Quel est le marché? Dépassées par l'engouement, les autorités peinent à traiter toutes les demandes d'ouverture d'officines et recrutent en urgence.

1er janvier 2018 : légalisation du cannabis récréatif

Depuis le 1er janvier 2018, plus besoin d'une ordonnance médicale pour se procurer du cannabis en Californie : la vente et la consommation de cette drogue, dite douce, sont légales désormais.

Il suffit d'être âgé de 21 ans ( l'âge de la majorité aux USA) pour pouvoir passer la porte d'un dispensaire et s'acheter une once de marijuana dans un but récréatif. Il est aussi permis de cultiver ses propres plants (6 max.) et de vendre sa production. Tous les Américains des autres états peuvent également se rendre en Californie pour y faire leurs provisions.

Sixième puissance économique mondiale, L'état de Californie est en passe de devenir le plus gros marché de cannabis avec un produit de vente estimé à 500 millions d'euros en 2018 et qui pourrait atteindre 6 milliards d'euros d'ici 2021 dont 1 milliard en recette fiscale pour le gouvernement. Les revenus générés par cette industrie seront supérieurs à ceux engrangés par la toute puissante NFL, la Ligue de Football Américain ou encore à ceux perçues par l'industrie de la bière.

Des autorités submergées par les demandes d'ouverture

Les files d'attente devant les dispensaires ne cessent de s'allonger : il fallait s'armer de patience pour obtenir l'or vert au 1er janvier. L'engouement suscité par la légalisation du marché dépasse les autorités qui peinent à traiter tous les dossiers de demande d'ouverture de points de vente.

Car les restrictions sont nombreuses pour pouvoir s'installer. Le Bureau de Contrôle du Cannabis (BCC) encadre la vente et la production. Il est nécessaire d'obtenir un agrément pour la commercialisation : contrôle du taux de THC, pureté, traçabilité, emplacement, vidéosurveillance obligatoire. La loi n'est devenue définitive qu'en novembre 2017 pour promulgation au 1er janvier et de nombreux dispensaires cherchent encore à se mettre en conformité avec cette dernière.

Les lenteurs administratives et les spécificités de chaque municipalité font que seules 200 licences sur 1185 demandes ont été délivrées. Le gouvernement incapable de traiter toutes les demandes cherche à recruter 90 fonctionnaires de toute urgence.

Recettes fiscales et économies

La manne ouverte par la légalisation demande une très stricte organisation. L'argent généré par les ventes de tous sortes de produits (comestibles) liés au cannabis ne sera pas la seule source de revenus pour le gouvernement (35% de taxe sur les ventes). Il économise aussi en réduisant le nombre de ses agents de police et de prisonniers dans ses prisons.

Enfin, le gouvernement compte, sans l'avouer, sur le narcotourisme pour générer de nouveaux emplois et faire de la Californie un eldorado pour fumeurs. Des touristes et des locaux qui devront quand même faire attention en déambulant : il est toujours interdit de fumer en public et de conduire sous l'influence de la marijuana.