L'Académie militaire royale de Sandhurst aura été, durant la journée de jeudi, le siège de nouveaux engagements pris entre la France et le Royaume-Uni, sur les questions communes de l'Immigration et de la défense.

Sa visite au Royaume-Uni, Emmanuel Macron tenait à la poser comme la parfaite illustration du volontarisme et du pragmatisme prônés par sa politique pour la résolution concrète de sujets qui préoccupent grandement les français. Ainsi, pour leur conférence de presse commune, les deux dirigeants européens ont fait un bel affichage des ambitions nourries par la France et le Royaume-Uni pour les années à venir, alors que cette dernière est toujours à pied d'œuvre pour une sortie de l'UE.

Londres s'implique davantage dans la gestion de crise à Calais

Devant la crise migratoire à laquelle les autorités françaises font face à Calais depuis quelques années, Emmanuel Macron avait promis d'obtenir de Londres une contribution conséquente pour une gestion plus efficace de leur frontière commune. C'est donc désormais chose faite avec le nouveau traité signé par le président français et la première ministre britannique. Le texte qui vient en complément des accords du Touquet de 2003 prévoit notamment une contribution financière de Londres, ainsi qu'une meilleure prise en charge des mineurs non accompagnés demandeurs d'asile.

Dans le détail, les 50 millions d'euros apportés par le Royaume-Uni devraient permettre de renforcer les infrastructures de sécurité présente à la frontière pour lutter contre l'immigration illégale.

De plus, le nouveau traité acte une réduction considérable des délais d'attente pour les personnes désireuses de traverser le "Channel". Au lieu des six mois jusqu'ici réservés à l'examen des dossiers, ce sera donc à l'avenir 30 jours pour les majeurs et 25 jours pour les mineurs non accompagnés. La mesure a de quoi réjouit puisqu'elle permettrait d'éviter une accumulation des demandeurs d'asile dans la zone de Calais.

Macron et May convergent sur la question de la défense

Outre les discussions sur l'immigration, Theresa May et Emmanuel Macron ont acté une parfaite convergence des intérêts français et britanniques sur le plan de la défense. À l'heure où plane plus que jamais la menace terroriste, les deux seules puissances atomiques européennes ont fait valoir leur engagement mutuel à s'entre-aider contre toute agression.

Concrètement, Paris et Londres ont confirmé leur vive volonté de mettre en place une force expéditionnaire commune interarmées de 10 000 hommes capable de se déployer en territoires potentiellement hostiles. De plus, il a été annoncé un "soutien réciproque lors des déploiements de porte-avions prévus en 2019", un "quartier général pour la task force 150", une "collaboration étroite pour le déploiement et l'exploitation d'avions et de bateaux dans l'océan indien, en Asie pacifique et dans les Caraïbes". Bien sûr, la Royal Air Force a promis de fournir trois hélicoptères lourds Chinooks à la conduite de l'opération Barkhane menée au Sahel par l'armée française.