Le métrosexuel, avec sa passion pour les crèmes hydratantes et le maquillage pour hommes, est démodé. Le hipster, agaçant pour son amour des marques faussement branchées, est également mort. Aujourd'hui, l'homme qui fait rêver a une nouvelle appellation : il s'agit du lumbersexuel. D'où vient donc cette étrange appellation de ce nouvel homme parfait? Il ne faut pas chercher bien loin, puisque "lumber" signifie en anglais "bois de construction".

Qui est-il? Le lumbersexuel, c'est un homme fort qui sent bon la sueur, s'habille sept jours sur sept avec une chemise de bûcheron et des jeans bruts, possède une barbe épaisse mais taillée minutieusement, et qui surtout, aime la nature.

Du moins, en apparence... Parce que si le lumbersexuel a tout l'air de sortir d'une cabane cachée dans les bois, il n'en est rien. Accro aux réseaux sociaux, il aime les selfies avec les arbres. Son sac à dos pourrait servir à une randonnée intrépide au fin fond du monde, mais ne contient que son ordinateur portable dernière génération qu'il ne quitte jamais. En fait, le lumbersexuel est un geek inconditionnel qui a troqué ses lunettes et ses tee-shirts Star Wars pour la panoplie de l'homme viril accroc à la vie à la montagne.

Inspiré de l'univers gay

Un paradoxe puisque pour beaucoup, le style du lumbersexuel a été directement puisé au coeur de l'esthétique homosexuelle. "Les barbes et les moustaches ont été labellisées sexy par les gays et les bears il y a des années.

Le lumbersexuel, aussi mignon et barbu qu'il puisse être, témoigne du fait que la contre culture gay se flétrit, que la sexualité se pasteurise", s'insurge un journaliste du Daily Beast. Une opinion très tranchée que partage également le magazine gay Têtu : "L'imagerie du bûcheron existait depuis longtemps dans le porno gay.

La culture hétéro a complètement digéré la culture gay en se réappropriant ses codes vestimentaires".

Le lumbersexuel fait pourtant figure du renouveau viril dans la Mode masculine, autrefois dominé par les slims et les vestes éfféminées. L'homme, le vrai, sommeille donc encore quelque part.