La stigmatisation des chômeurs fraudeurs est redondante, celle des fraudeurs fiscaux l'est beaucoup moins. Selon les estimations du Conseil des prélèvements obligatoires, le montant de la fraude fiscale et sociale tourne, en France, entre 28 et 40 milliards d'euros, soit 1,7 % ou 2,3 % du PIB. Le gouvernement socialiste français a choisi ses priorités, fin mai 2015 : contrôler les chômeurs !

Ce n'est pas pour les montrer du doigt ou les stigmatiser... non, non, non. C'est pour leur bien, pour leur épanouissement et surtout pour les redynamiser ; un chômeur a besoin d'être soutenu, d'être encouragé, d'être radié...

C'est bon pour la croissance et c'est bon pour les dividendes des actionnaires.

Avant de l'annoncer avec « tambours et trompettes », des tests ont été effectués en région Poitou-Charentes : 84% des chômeurs remplissent leurs obligations et 13,40% ont été radiés, c'est toujours ça de pris pour se donner bonne conscience. Ce n'est pas bien de tricher, Monsieur Cahuzac peut en témoigner « les yeux dans les yeux ». Rappelons également que 13 409 chômeurs tricheurs ont été radiés en 2013 pour « insuffisance de recherches d'emplois », soit 2,5% des radiations totales.

Tout ça pour ça !

Dans le même temps, un tiers des personnes qui devraient toucher le RSA, n'en bénéficient pas. La part de la fraude fiscale s'approche des 70% du total, les 30% restant étant à mettre sur le compte de la fraude sociale, toujours d'après le Conseil des prélèvements obligatoires.

Du côté de la fraude fiscale, c'est le laxisme et du côté de la fraude sociale c'est la chasse aux pauvres.

Un dernier rappel pour la route et pour prendre date :

  • nombre de chômeurs inscrits en catégorie A : 3 509 800 à fin mars 2015

  • nombre de demandeurs d'emploi de catégories A, B, C : 5 290 500 en métropole (5 590 600 Dom compris)

  • 26 millions de chômeurs dans l'Union Européenne.

Heureusement que l'Union Européenne fonctionne bien...

sinon ce serait pire !

Terminons sur une note positive : les demandeurs d'emplois vont baisser de 200 unités, en France, grâce à l'embauche de contrôleurs. On vit vraiment une époque formidable...surtout quand on n'est ni chômeur et ni pauvre!