Ils sont trois, trois libanais désormais hissés au rang d'Héros nationaux après avoir été les victimes d'une lâche attaque terroriste, trois sourires qui ont touché toute une population au plus profond de leur être. Trois vies que l'Horreur d'Istanbul a emporté un soir où la jeunesse, connaît, de tous les continents, de toutes les nationalités, un instant de vie. Le temps d'une soirée, celle du Nouvel An, là où les vœux de santé, d'amour, de paix et de bonheur sont de rigueurs, fut marquée par une première page noire.

Et si c'était nous ? Elias Wardini, Rita Chami, et Haykal Moussallem ?

Pourquoi chaque libanais, que ces trois visages soient des inconnus ou non à nos vies, se reconnaît en eux ? Parce que cette insouciance qu'ils avaient ne devait pas être stoppée par une idéologie, parce que leur envie de vivre fut freinée par ceux qui n'accordent plus de valeur à la vie, parce que le terrorisme est un cancer qui nous survole tous et frappe l'inconnu.

Parce que l'espace d'une seconde nous nous sommes dit ca aurait pu être nous, mon ami(e), ma nièce, mon neveu, mon fils, ma fille...

Parce que nous avons déjà tous fait la fête, parce que nous avons tous des enfants à l'étranger ou qui rêvent de cet étranger ou simplement parce qu'aujourd'hui le terrorisme touche une jeunesse qui rayonne.

Daesh ne pourra jamais rien CONTRE LA VIE

A l'heure où la mort laisse délicatement et difficilement place au deuil après un rapatriement des dépouilles lundi soir en provenance d'Istanbul, le Liban est en deuil et les derniers adieux s'organisent. Très tôt ce matin, la dépouille de Haykal Moussallem, un jeune marié de trente ans a été transportée auprès de sa famille vers son village natal dans le Chouf.

Dans un cercueil blanc respirant la pureté c'est toute la jeunesse libanaise qui a tenu à escorter, à porter au plus haut, à pied sous la pluie et dans un froid d'hiver, ce mardi, le corps d'Elias Wardini jusqu'à l'église de Notre-Dame d'Achrafieh puis jusqu'au cimetière de Mar Mitr sous d'incessantes vagues d'applaudissements, de feux d'artifices, rendant hommage dans les pures traditions libanaises à sa jeunesse transformant ses funérailles en noces.

Les funérailles de l'étudiante de 26 ans Rita Chami devraient avoir lieu Jeudi.

Les recherches progressent lentement

Activement recherché depuis Dimanche, l'auteur présumé, de l'attentat de la discothèque de la Reina revendiqué depuis par l'Etat Islamique, court toujours malgré des premières indications sur son profil notamment après la diffusion de photos révélant son identité.

Dans son communiqué de revendication, l'Etat Islamique apporte des précisions sur les raisons de l'attentat ayant fait état de 39 morts et 65 blessés. Daesh accuse directement la Turquie, peuple a dominance musulmane de s'est alliée aux chrétiens.

Aujourd'hui, les interrogations autour du déroulement de l'attaque se multiplient et de nombreux experts soulignent l'incohérence des premiers faits livrés notamment autour de la sécurité des lieux, il faut savoir qu'étant un des clubs les plus prisés de la capitale, la Reina dispose d'un dispositif de sécurité très élaboré pourtant qui a montré de lourdes défaillances qui aujourd'hui fait planer le doute sur une éventuelle aide apportée de l'intérieur à l'assaillant.

En effet comment muni d'une arme le terroriste alors déguisé en père noël a pu investir les lieux sachant que l'entrée du club est équipée de portiques servant à la détection des métaux, une sécurité d'autant plus renforcée par la présence d'une série de gardes du corps aussi bien à l'entrée qu'a l'intérieur du club. Par ailleurs comment muni qu'un simple AK47 l'auteur de l'attaque a pu faire autant de victimes et de blessés en tirant plus de 240 balles en l'espace de 10 minutes sans être interrompu par les forces de sécurité ?

Ces faits et ces interrogations exigent des éclaircissements par une enquête menée de front par des autorités turques neutres au nom des victimes.