Le PS est guetté par un émiettement, voire une disparition comme le PASOK grec (Parti socialiste grec) : fantasme ou réalité ?

Macron

Macron, inconnu il y a 5 ans, crédité de 17% il y a deux ans, atteint aujourd'hui les sommets avec 44% d’intentions favorables. L’inconnu Macron, raillé par le Parti socialiste, est en train de montrer qu’il est le right man at the right place. Les lieutenants de Valls se moquent de Macron en prétextant son manque d’ancrage territorial, l’absence de troupes ainsi que de poids lourds pour l’accompagner à l’élection présidentielle.

Les socialistes (lesquels ?), les socio-libéraux (lesquels ?), les socio-démocrates, les socialistes traditionnels ne savent plus très bien comment contenir la vague Macron. Ils préfèrent l’insulte, voire le dénigrement. Ils font fausse route car, plus ils tapent sur Macron, plus celui-ci voit son avantage grandir par rapport aux impétrants de la primaire de la belle alliance.

Valls

Valls est dans une position difficile et, au gré des sondages, il apparaît, soit comme vainqueur, soit comme vaincu par la percée de Montebourg et de Hamon. Pendant ce temps Macron continue et il vole de meeting en meeting. Il est adulé, il n’est ni de Droite, ni de Gauche, il plait à une grande partie des abstentionnistes qui ont décidé de voter pour lui car ils sont orphelins des mêmes barons de Droite et de Gauche qui font beaucoup de promesses mais qui, confrontés au pouvoir, restent pieds et poings liés et incapables de dérouler concrètement leurs actions quand ils sont aux affaires.

Macron est confronté à un problème : comment transformer cet engouement populaire en bulletin de vote et dans ce domaine, Macron est attendu au coin du bois car, pour l’instant, son mouvement en marche a besoin d’être structuré en parti politique. Macron devra, s’il veut durer dans l’espace politique français, construire un mouvement avec des députés, des sénateurs et autres représentants de la loi.

Pour l’instant, c’est l’euphorie, arrivera très vite le moment où il faudra se mettre réellement en marche et de façon pratique.

Mélenchon

Mélenchon est d’abord un rhéteur, l’un des rares hommes politiques cultivés et maniant à merveille la langue française. Membre du Parti socialiste, il a voté contre les traités constitutionnels européens en 2005 et a claqué la porte du Parti socialiste en 2008 après le Congrès désastreux de Reims.

Mélenchon vole de ses propres ailes et pour sa propre boutique, celle de la France des insoumis. Boycotté par les médias, Mélenchon a créé son propre média sur Youtube et il attire énormément de jeunes. Il s’intéresse aux problèmes des Français, parmi lesquels les oubliés (classe populaire, ouvriers) du Parti socialiste sur les recommandations du Think-Tank Terra Nova qui préfère leur substituer les immigrés et les minorités. Le PS a fait fausse route, Mélenchon a bien compris cette sortie de route et s’adresse aux Français oubliés par la gauche socialiste.

Conclusion

Les intentions de vote prédisent, avec toutes les réserves d’usage, que Macron et Mélenchon sont devant tous les impétrants socialistes en termes de cote d’influence et d’intentions de vote.

Est-ce la réalité ou un simple mirage qui est lié au développement de cette démocratie d’opinion qui change tous les jours, tout en donnant des indications. Il reste à Macron et à Mélenchon de concrétiser le passage d’une démocratie d’opinion à un vote de la part des français comme reconnaissance de leur réputation. Les socialistes doivent méditer la phrase de François Mitterrand pour regarder loin, il faut rester droit, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui des socialistes et surtout du tandem Hollande/Valls qui n'a pas su transformer idéologiquement le Parti socialiste. Hollande a gagné sur un malentendu: une parole de Gauche pendant la campagne présidentielle de 2012 et un exercice social-démocrate, voir libéral pendant l'exercice du pouvoir. Les faits sont là, implacables, il n'a pu se représenter et Valls en paie les pots.