En l’espace de deux jours, le Premier Ministre Valls est au cœur de l’actualité brûlante de la Présidentielle. Après deux mois de silence, après sa défaite face à Hamon, Valls réapparaît avec deux propositions contradictoires : soutenir Macron et soutenir Fillon. Tous les ingrédients sont au rendez-vous pour montrer que le Premier Ministre Valls n’a pas de colonne vertébrale et qu’il peut apparaître comme opportuniste.

Valls et ses soutiens contradictoires à Fillon et à Macron

Macron a déjà réagi en disant qu’il n’était pas dans un bac à sable et que, si cela pouvait amuser l’ancien Premier Ministre, cela lui est égal, ce qui, en termes moins diplomatiques, signifie que Macron ne veut plus du soutien de Valls ; mais pour des raisons électorales il ne peut l’affirmer haut et fort.

Fillon a reçu le message de Valls avec gourmandise car Valls lui permet de brouiller les cartes et de faire venir éventuellement à lui des électeurs vallsistes et les centristes, ce qui aurait pour effet de diminuer l’importance de Macron et de lui faire perdre l’élection; car le soutien de Valls à Macron n’est qu’un baiser de la mort, un baiser savamment distillé par l’ancien Premier Ministre qui ne veut surtout pas la victoire de son ennemi intime au gouvernement, Emmanuel Macron.

Vengeance de Valls vis à vis des frondeurs socialistes et de Macron

Valls se venge des frondeurs en ne soutenant pas Hamon et il se venge aussi de Macron car il a toujours été un peu jaloux du Ministre de l’Economie pour son cursus académique, sa brillance intellectuelle et sa capacité de devenir un homme politique en très peu de temps.

Macron a créé un mouvement politique, ce que Valls aurait aimé faire, mais il est déjà socialiste. Macron a montré sa capacité à organiser un modèle politique articulé par des progressistes réformistes de la France. Pour couper court à ses prétentions, Valls met au feu deux fers antinomiques : soutenir Macron et faire semblant de souhaiter sa victoire contre le Front national et faire des yeux doux à Fillon en disant qu’il est prêt à travailler avec lui si d’aventure il était élu Président de la République.

Accélération de la mise à mort du Parti socaliste

Valls accélère la mise à mort du PS traditionnel. Même s’il met en avant la nécessité de sauver la France, c’est d’abord de lui dont il s’agit : il veut préserver sa place au sein du Parti socialiste et opte pour la création d’un pôle réformiste. Il embarque avec lui un certain nombre de députés et sénateurs socialistes qui pensent que c’est mieux de rester avec Valls (quitte à négocier avec Fillon) que d’aller rejoindre Macron sans espérer quelque gain au bout de ce ralliement.

Libération de ce 30 mars 2017 qualifie Valls de DELOYAL, vis-à-vis de lui-même, vis-à-vis de Hamon et du Parti socialiste. Valls en se comportant ainsi introduit une confusion fondamentale, accélère la décomposition/recomposition du paysage politique français, entraîne vers un bas niveau la parole de l’homme politique et regarde la morale et l’éthique de façon lointaine. Pauvres Français qui méritent les hommes politiques qu’ils ont. Dans un autre pays, ceux du Nord (Suède, Norvège, etc.), Fillon ne se serait pas présenté et Valls, avec son double langage actuel, serait sorti du champ politique par les électeurs aux élections législatives en juin. Montebourg estime que Valls n’est pas un homme d’honneur.

Valls est un homme politique actif mais qui n’a pas toujours l’intelligence et la maîtrise de son action débordante et active.