François Fillon a été mis en examen le 14 mars alors qu’il était convoqué par les juges le 15 mars. Fillon, avec ses avocats, a utilisé une ficelle vieille comme le monde : anticiper la convocation pour ne pas subir les flashs et les commentaires des journalistes. En continuant sa campagne présidentielle, Fillon détourne l’attention de la population des affaires le concernant pour se concentrer sur son projet. Fillon s’est parjuré car il a contredit tout ce qu’il avait dit pendant la campagne des primaires sur la droiture d’un général de Gaulle qui, mis en examen, ne se serait présenté à aucune élection.

Il s’est aussi parjuré quand, sur le plateau de TF1, en disant qu’il partirait s’il était mis en examen en examen dans l’affaire de l’emploi fictif de sa femme.

Fillon poursuit son objectif : la présidentielle

François Fillon a été convoqué par le juge, il a éliminé le plan B, plan de rechange des Républicains, il accepte volontairement " l’encageage " par les sarkozystes. L’homme d’Etat Fillon est prêt à se parjurer pour obtenir les suffrages de la population française. François Fillon continue sa marche en avant, il s’appuie sur son projet. Il a présenté les points forts de son programme économique : suppression des 35 heures, passage aux 39 heures pas forcément rémunérées à 39 heures, suppression de 500 000 fonctionnaires, retraites à 65 ans, augmentation de la TVA et revalorisation des bas salaires et des petites retraites pour contenter les centristes.

Fillon continue sa campagne électorale, comme si les affaires n’étaient qu’un épiphénomène. Sans le dire, il attend le débat du 20 mars pour enterrer les affaires dans la tête de l’opinion et se présidentialiser.

Place aux programmes des candidats dans le débat pour la présidentielle

Fillon estime qu’il est dans son bon droit et que la justice l’a traité de façon indélicate.

La campagne présidentielle entre enfin dans l’essentiel. La mise en examen de Fillon étant réalisée (lui-même l’avait annoncé il y a une dizaine de jours), il faut maintenant passer à l’analyse des programmes des candidats et à leur capacité à conduire la France sur des sentiers de croissance et du vivre ensemble. La campagne présidentielle de 2017 est extraordinaire car, pour la première fois en France, un candidat mis en examen peut se présenter à l’élection présidentielle.

C’est un fait politique majeur, propre à la France, qui ne serait envisageable dans les pays nordiques. Les faits sont là, implacables. Place au programme, place au débat et place à la mise sur les rails d’une France en croissance, « vertueuse » et où la cohésion sociale sera possible.

Parler de l'essentiel : chômage, déficit, énergies renouvelables, pauvreté, etc.

L’élection présidentielle ne doit pas être confisquée par les affaires des candidats. Il faut revenir à l’essentiel et parler de chômage, de déficit, de cotisations sociales, d’exportations, d’innovations, d’énergie renouvelable, de transition énergétique, de cohésion sociale, d’identité citoyenne et républicaine. Affaire Fillon ou pas, la France doit être capable de tracer un chemin, une trajectoire.

Les débats organisés par TF1, LCI, France 2 et d’autres chaînes du paysage audiovisuel français (BFM, C-news -Canal plus-) permettront de voir un peu plus clair les principes, les fondements et les doctrines qui fondent les programmes des candidats.