Diego Godin... Tout le monde connait le défenseur uruguayen ! 400 matches de Liga, près de 80 matches de coupe d'Europe, plus de 100 sélections avec la Céleste : un joli palmarès. Mais on sait moins que le recrutement de cet international a été, à la base, bien moins compliqué que l'on ne pourrait croire.

Le joueur de l'Atletico Madrid a aujourd'hui une valeur marchande de 40 millions d'euros selon les sites spécialisés, ce qui fait qu'il est le défenseur le plus coté au monde (on parle des footballeurs comme on parle de la valeur marchande du cuivre, ou du bois sur pied, vous remarquerez).

Pour comparer, Franck Ribery, par exemple, a une valeur de 8 millions d'euros. Si on se rapporte encore au bois sur pied, Godin, on pourrait le comparer à du chêne, et Ribery, lui, plutôt à un gland. Le sud-américain, qui vaut aujourd'hui si cher, a vu son premier transfert, du Cerro au Nacional Montevideo, se conclure pour 840 pesos... soit 27 euros !

Certains passent à côté des bonnes affaires

Les types, là, ils ont eu le nez creux. Un des meilleurs défenseurs du monde pour 27 euros, ça vaut quand même le coup ! Une affaire de la trempe de ce bon Guy Roux, à l'arrivée. Le mythique entraîneur d'Auxerre, qui était plus large d'épaules que du porte-monnaie, et qui avait la réputation de ne pas attacher son chien avec des saucisses, a quand même dû se sentir mal lorsque son successeur, Jean Fernandez, n'a pas donné suite aux contacts avec Robert Lewandowski, qu'il jugeait trop cher pour un inconnu de 20 ans.

Du coup, Lens n'en a pas voulu non plus. Le polonais, aujourd'hui avant-centre du Bayern Münich, fait partie des tout meilleurs joueurs de la planète... Certains recruteurs, dans le championnat de France, ont le nez particulièrement creux !

Pour la petite histoire, Diego Forlan avait fait un essai à Nancy, où il avait été refoulé, comme Lucho Gonzalez à Châteauroux, ou Miroslav Klose à...

Auxerre ! Sous Guy Roux !

Pourtant, Lucho Gonzalez (international argentin), ça aurait pu le faire... il aurait rêvé devant les centres de Jimmy Algerino, les têtes de Eric Rabesandratana, ou les arrêts de Jean-Christophe Collard. Il aurait appris à cuisiner la lentille verte du Berry, ou à jouer de la vièle dans un groupe de musique traditionnelle berrichonne, dans lequel il aurait également dansé la bourrée.

Que du bonheur. Hélas, le coach, Thierry Froger (là, il ne faut pas hésiter à le citer, ça mérite d'être su), n'en a pas voulu. Aujourd'hui, Froger, quand il y repense, il doit avoir quelques gouttes de sueur qui perlent, et qui doivent le faire ressembler à un pain de saindoux qui s'aventure dans le désert du Kalahari.

Pour en revenir à Godin (qui est un joueur au poêle), son ancien entraîneur au Nacional Montevideo, lui, il a bien vu le coup. Il a posé sur la table un saucisson, un paquet de yaourts (aux fruits), 4 tranches de jambon, un kilo de navets, un pack de lait et un morceau de fromage de brebis, et le montant du transfert était atteint : il s'est embarqué le bon Diego. Bon, ce n'est pas super valorisant pour le défenseur, mais le type en question, il s'est fait une sacrée plus-value, là-dessus !

Le nez creux, tout est là ! Et à l'arrivée, on s'aperçoit que finalement, dans le Football, une carrière ne tient pas à grand chose : il y a énormément de joueurs, de jeunes, qui ont de sacrées possibilités, et qui ne perceront pas, tout simplement parce que les recruteurs sont absents. Ou incompétents...