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Nouvelle "affaire Cahuzac" ou "réel couac informatique" ? Le cabinet du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll manifeste un embarras certain. Une gêne évidente comme si des oursins se trouvaient dans le slip de nos interlocuteurs ministériels. Notre question aux collaborateurs du ministre de l'agriculture est pourtant simple : "Pourquoi des dizaines de milliers d'apiculteurs, dont les dossiers ont été validés depuis près de trois ans, n'ont toujours pas perçu es aides Européennes au développement rural (programme leader) pour les années 2015 et 2016 ?". Après dix minutes de renvois d'un poste téléphonique vers un autre, une interlocutrice tente de nous faire avaler une "super couleuvre" en nous affirmant : "Les aides au développement rural du programme leader, notamment les MAE pour 2015 et 2016 ne peuvent être versées en raison d'un logiciel informatique défaillant !".

Puis, circulez, il y a rien à voir. La brave dame raccroche, après nous avoir sermonné pour notre hypothèse de "détournement de fonds" !

Subventions pour les apiculteurs : Si le logiciel de rémunération des élus était en panne, il serait réparé depuis longtemps

Nous avons contacté, par téléphone, l'administrateur de la commission européenne, à la direction générale de l'Agriculteur et du Développement rural à Bruxelles. Là, ton feutré, convivial. Laurent L. nous met de suite à l'aise et nous donne les dates et heures de versement des subventions 2015, en décembre 2015 à l'état français, puis les dates de versement des subventions 2016 début décembre 2016. Au fil des explications fournies par notre interlocuteur, on comprend que l'état français a perçu des dizaines de millions d'euros d'aides, destinées aux apiculteurs, mais aussi aux agriculteurs pour d'autres productions, sans reverser les sommes aux intéressés.

Tout Procureur de la République honnête pourrait de saisir de ce dossier, car il existe des victimes dans chaque ressort juridique de chaque département de France.

Ce nouveau scandale financier intervient au moment où une menace de faillite plane pour de nombreuses exploitations apicoles Françaises. D'abord parque la production de miel en 2016 a atteint son niveau le plus bas, passant sous la barre des 10 000 tonnes pour l'ensemble de la France.

Ensuite, car le ministre de l'Agriculture a refusé le moindre euro à l'apiculture. Enfin, car Il y a les mortalités massives en apiculture liées aux abeilles, victimes de Syngenta qui se dissout pour échapper à la justice . Que dire sur le comportement des pouvoirs publics qui oblige les apiculteurs à assumer la nouvelle gouvernance du sanitaire.

Alors que trop peu de villes et de collectivités défendent les abeilles et les apiculteurs, alors que l'apiculture Française et l'UNAF récompensent les villes protégeant les abeilles . Et au moment où l'abeille est officiellement reconnue comme une espèce menacée. "Le détournement des subventions destinées aux apiculteurs, par l'état français lui-même, probablement pour s'assurer une trésorerie gratuite pour Bercy, témoigne d'un mépris certain pour les petits producteurs qui souffrent" indique un syndicaliste apicole. Président de l'Union Nationale de l'Apiculture Française, le breton Gilles Lanio ose la phrase qui tue : "La faute à l'ordinateur.... Il y a fort à parier que si nos élus avaient connu pareille mésaventure pour toucher leur rémunération et payer leurs collaborateurs, le problème serait réglé depuis longtemps". Mais, au fait, pourquoi les paysans et bergers des abeilles osent se plaindre dans la République exemplaire voulue par François Hollande ?