Givors (Rhône). C'est sans doute le couple givordin qui suit de plus près le dossier du Multiplex à Givors. Henri Flacher et son épouse passent pourtant par des phases où ils ne comprennent plus rien au... film. Ils ne sont pas les seuls. On devrait avoir un début de réponse dans les prochaines jours. Semaines ?

Rappel des feuilletons précédents. En 1998, Givors se dote d'un Gaumont. C'est du moins ce que la presse municipale annonce. On allait voir ce qu'on allait voir, une première avec une intégration du Multiplex au pied du quartier des Vernes.

Projet avorté. Puis un grand silence. Un silence de 18 ans. Alors que les Flacher possèdent trois salles, jamais ils ne pourront travailler avec la Municipalité et leur Cinéma se meurt. Puis meurt. Mais cette famille de cinéphiles, de propriétaires de sièges et d'opérateurs espère et continue à payer la licence. Le long silence municipale s'arrête au printemps 2016 avec une belle matinée pour célébrer, enfin, le projet Megarama, un groupe représenté par l'un de ses cadres au Théâtre municipal de Givors. On annonce des chiffres. On annonce des dates. C'est la Fête du cinéma à Givors puisqu'une comédienne amateur, Soria Zeroual a permis à Philippe Faucon, le réalisateur, d'empiler les prix aux Césars.

Une jeune femme de ménage, prodigieuse dans Fatima. Le nouveau projet ne peut rêver mieux, certains en coulisses proposent déjà Megarama Soria Zeroual !

Quelques Givordins sont plus prudents. L'annonce ne serait-elle pas anticipée ? Après 1998, la double peine. C'était en effet sans compter sur les cinémas et multiplex des alentours.

Certains élus de la Majorité ne comprennent pas que ceux-ci soient montés au créneau pour défendre leur bifteck ! D'autres ne comprennent pas que Paris ait retoqué un dossier qui, pourtant, avait eu la signature de la commission ad hoc, dans le Rhône. Les Flacher sont toutefois rassurés. "On" leur a dit qu'en février 2017 ils auraient une bonne nouvelle, confie Henri Flacher.

On lui propose une participation, sous une forme ou une autre, au projet Megarama. Un petit musée avec les pièces exceptionnelles de la famille ? Il comprend surtout, pour la première fois, que l'avenir de son cinéma de ville est scellé. Sans doute une... démolition. De la faute au Grand Lyon... Cette semaine, la commission départementale, dépendant de la Préfecture du Rhône devrait examiner le projet revu et corrigé de la Municipalité. Là aussi ambitieux. Compliqué ? Voire trop. Et une fois encore ce projet trouvera sur sa route le "méchant" CGR de Brignais, certains rêveurs estimant qu'il pourrait "partager" les profits. D'autres structures plus ou moins importantes défendront leurs affaires.

Depuis plusieurs mois une large campagne de communication a été lancée dans la ville. Sans que personne ne puisse dire si les professionnels du cinéma et des implantations y seront sensibles. Leurs critères sont plus économiques qu'affectifs. Si le nouveau projet ne dépasse pas l'échelon départemental on pourra considérer que d'autres générations de Givordins ne connaîtront pas le cinéma. Si le feu vert est donné cette semaine, il faudra alors attendre les instances parisiennes. Pour avoir le premier rôle ou une nouvelle figuration.