En Afrique, la stéréotypie sexiste avec son corollaire, les discriminations de genre au détriment des femmes ont pris une si grande avancée sur le raisonnable, que l'on a fini par oublier qu'il était possible pour une femme d'émerger économiquement, politiquement et socialement au sud du Sahara. Avec le processus de démocratisation amorcé depuis quelques décennies déjà sur le continent noir, on note un léger changement avec la progression du nombre de femmes assumant de plus en plus de hautes fonctions. Cependant, les habitudes ont la peau dure.

De ce fait, en Afrique, la présence des hommes reste toujours prégnante, tandis que les femmes restent encore sous-représentées, dans de nombreux domaines de la vie publique. Les choses sont ainsi parce que les traditions anciennes maintiennent encore leur virulence et leur nocivité, faisant que la modernité s'en trouve plombée. En effet, les préjugés sexistes permettent malheureusement à certains pays africains de disqualifier les femmes de l'exercice de certaines fonctions dès lors qu'elles relèvent de l'exercice de l'autorité. Ainsi, de préjugés en préjugés, on parvient toujours à motiver la mise à l'écart des femmes des fonctions d'autorité. Par exemple, on soutient que le détenteur du pouvoir véritable ou le dépositaire de l'autorité publique doit pouvoir témoigner d'une gravité dans l'âme, faire preuve d'une sévérité dans la prise de décision, savoir garder la tête froide,...

autant de caractéristiques de leur sens de responsabilité. En l'espèce, les femmes seraient trop émotives et trop sensibles pour se voir confier des fonctions requérant l'autorité. C'est dans cette perspective que dans cette Afrique moderne, de pans entiers de l'administration publique excluent les femmes. Par exemple, les hautes fonctions politiques, le domaine de la défense, le domaine sanitaire…, autant de où, les femmes africaines sont reléguées au rang de Secrétaires, Adjoint administratifs, Standardistes, aides-soignantes, agents hospitaliers...etc., pour y exercer les fonctions les plus subalternes et y être confinées dans le Ghetto.

Quant au Président Ali BONGO, il a décidé que les femmes de son pays quitteraient le Ghetto pour le Gotha. Le faisant, il sonne l'heure de la libération des femmes noires.

Ali Bongo en passe de gagner le combat contre les inégalités de genre : les Gabonaises sorties du Ghetto pour le Gotha

Assurément, c'est une politique très audacieuse et très courageuse que mène Ali Bongo au Gabon et qui est à encourager.

Malheureusement, on n'en entend pas parler. En effet, le débat public nous a habitués à un discours répulsif sur l'Afrique, ses États et ses dirigeants. De ce fait, en général, lorsqu'on évoque le continent africain, ou tout simplement un pays africain, c'est pour dénoncer les maux qui le mine. Il est utile de préciser que cette sous-traitance de l'Afrique, de ses pays et de ses dirigeants n'est pas le seul fait de personnes extérieures à l'Afrique. Au contraire, c'est avec les Africains que l'Afrique bashing tient toutes ses promesses. Tout ceci est dommage car cet afro-pessimisme occulte des réalités bien plus importantes, lesquelles témoignent de l'évolution des mentalités sur le continent africain.

Par exemple, au Gabon, Ali Bongo est en train de gagner le combat contre les inégalités de genre. En effet, sous sa présidence, les Gabonaises connaissent une réelle promotion par l'occupation de postes stratégiques dans la république. Ainsi, alors que, dans plusieurs pays africains, on poursuit encore le «confinement» des femmes dans des fonctions dérisoires comme si l'on voulait les éloigner des projecteurs, à la manière de patients contagieux à mettre en quarantaine, au Gabon, les hautes fonctions civiles, militaires, politiques sanitaires...etc., sont aux mains des femmes. Dans la même perspective, là, où, ailleurs en Afrique, l'Administration publique rend les hommes prioritaires dans l'occupation des postes de responsabilité, au risque d'une rupture de l'égalité, au Gabon, Ali Bongo n'a qu'une préoccupation : la récompense de la méritocratie, la justice sociale et le respect du principe d'égalité.

A l'allure où les choses vont, Ali Bongo risque de faire du Gabon, le premier pays africain à avoir éradiqué les inégalités de genre. Juste quelques exemples de femmes assumant des responsabilités civiles et militaires au Gabon :

Rose ALLOGO MENGARA : conseillère spéciale du présidentLucie Milebou-Aubusson (épouse Mboussou):présidente du Sénat gabonais.Marie-Madeleine Mborantsuo : présidente de la Cour constitutionnelle du GabonSidonie Flore OUWÉ : procureure de la République près le tribunal de première instance de Libreville Médecin Général Christine Murielle ESSOMO MEGNIER-MBO (épouse OWONO) Professeur agrégé de Pédiatrie-Néonatologie : Commandant l’École d’Application du Service de Santé Militaire de Libreville.

Rose Christiane RAPONDA : Maire de Libreville Madeleine BERRE : présidente de la Confédération patronale gabonaise (CPG)

Cette liste de femmes exerçant de hautes responsabilités peut être allongée. Elle atteste de l'évolution de mentalités dans ce pays africain où le gouvernement a décidé de tourner le dos aux pesanteurs culturelles par la valorisation des mérites féminins.

Une reconnaissance des mérites féminins symbolisée par de multiples décorations

La promotion des femmes au Gabon se fait de façon globale. Pas un seul secteur de la vie publique n'est écarté. Ainsi, cette année, à l'occasion de la journée de la Femme, c'est au total 25 Gabonaises qui ont vu leurs mérites consacrés par l’État gabonais via leur élévation dans l'ordre du mérite national.

A l'égard des récipiendaires, le Président de la République Gabonaise a déclaré ceci :

«A ces femmes, qui font la fierté de notre pays, qui constituent des exemples pour les jeunes générations, et à celles-là qui suscitent de l’espoir pour ce Gabon de demain que nous appelons tous de nos voeux, je veux dire ma gratitude. […] Je voudrais les exhorter à ne pas s’arrêter là et surtout à ne pas se lasser ! Assurer l’indépendance des femmes par un meilleur accès à l’éducation, au travail et au pouvoir politique, c’est faire bénéficier à l’économie gabonaise de l’apport significatif et indispensable des femmes.»

Excellence Monsieur Ali Bongo, Président de la République du Gabon, au nom de toutes les femmes du monde, nous vous disons merci pour vos actions en faveur des femmes mais aussi pour ces propos qui vont tout droit au coeur de toutes les femmes.

Cependant, Monsieur le Président de la République, beaucoup reste encore à faire au Gabon pour les femmes. Par exemple, en ce moment, le gouvernement gabonais compte 12 femmes sur 38 membres. Une petite doléance Excellence Monsieur le Président : pourriez-vous revoir à la hausse le nombre des femmes pour atteindre une parité par exemple ? Le cœur des femmes ne sera que mis au large.